Il y a eu, au-delà de la mauvaise gestion, abus de la confiance des patients qui, en sollicitant les services de la clinique, ne se seraient jamais doutés un seul instant que ce qui est supposé n'être qu'un simple acte médical devienne tout simplement un scandale. Dans cette affaire qui a défrayé la chronique dans la paisible localité d'El-Achir dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, c'est toute la problématique du contrôle des établissements sanitaires privés qui se pose avec acuité. S'il est largement admis que les hôpitaux publics sont défaillants en ce sens que la prise en charge médicale laisse à désirer en raison bien entendu d'un certain nombre de problèmes liés au fonctionnement de ces structures, il n'en demeure pas moins que le recours des Algériens aux services de la médecine privée suppose les garde-fous nécessaires à même de protéger les patients d'éventuels dérapages qui pourraient se produire. Et dans le cas des fœtus enterrés illégalement dans une sorte de cimetière clandestin, il y a eu, au-delà de la mauvaise gestion, abus de la confiance des patients qui, en sollicitant les services de la clinique, ne se seraient jamais doutés un seul instant que ce qui est supposé n'être qu'un simple acte médical devienne tout simplement un scandale. La gendarmerie, qui s'est immédiatement saisie du dossier, n'a pas tardé à remonter la filière. Le directeur de la clinique ainsi que plusieurs de ses collaborateurs ont été écroués alors que d'autres employés de la clinique ont été mis soit sous contrôle judiciaire, soit en liberté provisoire. En attendant que la justice tranche définitivement, la célérité avec laquelle les autorités locales ont pris en charge le dossier a en tout cas permis de révéler la vérité. Il reste à savoir maintenant quels seront les enseignements qui seront tirés de cette scabreuse affaire. L'opinion publique, qui a suivi cette histoire avec intérêt, est en droit aujourd'hui d'être rassurée sur l'application des lois au sein des établissements privés. Y aura-t-il des contrôles périodiques sur la gestion au sein des cliniques privées dans le pays ? La santé du citoyen, qui n'a pas de prix, mais qui a forcément un coût, ne devrait pas se limiter à un simple slogan. Désormais, il s'agit d'agir afin que ce genre de dépassement ne se reproduise plus. S. T.