Une importante délégation française, composée de 22 personnalités, dont le consul général de France à Annaba, s'est rendue, dans la commune de Sidi Merouane, au nord de la wilaya de Mila, pour assister au lancement de l'opération consistant à transférer une cinquantaine de tombes depuis le cimetière chrétien de la ville à l'ossuaire de Chelghoum Laïd. Outre le consul, étaient également présents le maire de la ville Corse-de-Cargèse, des membres des familles de personnes enterrées dans ce cimetière, ainsi qu'une équipe de la télévision France 3 (bureau de Corse), dont la mission est, selon son envoyé spécial, de réaliser un film documentaire sur l'opération. Interrogé par nos soins, le consul général de France fera savoir que “des opérations analogues seront entreprises au courant de l'année 2007, à l'ouest et au centre d'Algérie”. Pour rappel, l'opération de regroupement des cimetières civils français implantés en Algérie, conformément aux dispositions de l'accord algéro-français de 2003, a été lancée en 2005. Pour l'heure, les sépultures françaises au niveau de six wilayas du pays ont été touchées par l'opération, a-t-on appris auprès du consul général de France de Annaba. Il s'agit, chronologiquement, de ceux des wilayas de Blida, Constantine, Chlef, Tizi Ouzou, Bordj Bou-Arréridj et Mila. L'opération pilote a été lancée en mars 2005, dans la wilaya de Blida, où les sépultures civiles françaises des communes de Béni Mered, Chiffa, Ouled Yaïche et Soumaâ ont été transférées vers le chef-lieu de wilaya. Elles ont été déposées, précise-t-on, dans un ossuaire édifié en 2005, tout spécialement à cette fin. À Constantine, l'opération a concerné 4 cimetières localisés à Aïn Abid, Aïn Karma, Didouche-Mourad et Ibn-Ziad. “Les tombes délocalisées ont été regroupées au niveau d'un ossuaire, dont la construction remonte au début des années 1970”. Cette précision, qui nous a été fournie par le chef de l'entreprise G7 Internationale, chargée du transfert des ossements selon lequel l'idée de regrouper les sépultures françaises d'Algérie en des endroits bien déterminés remonte à la fin des années 1960, mais vite abandonnée pour plusieurs considérations. Dans ce sillage, le chef de G7 Internationale dira : “Au moment où nous avons transféré les tombes de la région de Constantine, on a trouvé dans l'ossuaire de la ville, des caisses (des cercueils) transférés depuis la wilaya de Biskra, durant les années 1970.” Il faut savoir que la wilaya de Chlef a été la troisième wilaya à concrétiser la teneur de l'accord algéro-français cité plus haut, avec le regroupement, en 2006, des sépultures françaises des communes de Oum Drou et Ouled Farès. La wilaya de Tizi Ouzou a connu, elle aussi, une opération similaire en 2006, il s'agit du transfert des tombes du cimetières de Tademaït au chef-lieu de wilaya. S'agissant de la wilaya de BBA, où l'opération vient à peine d'être achevée, il a été procédé à la délocalisation des tombes de 7 cimetières, Aïn Taghourt, Aïn Tassala, Bir-Kassed-Ali, El-Hammadi, El-Hammadi, Ras El-Oued, Bimour et Sidi Moubarek. Celui de la localité de Medjana n'a pas encore fait l'objet de déplacement. Il est à signaler enfin que, selon les statistiques, le nombre de cimetières français en Algérie est de l'ordre de 544. Kamel Bouabdelah