Comme il fallait bien s'y attendre, la dernière sortie de la JSK en Champion's League, qui s'est soldée par une victoire face au FC Balantes, champion de Guinée-Bissau (3-1), polarise l'actualité footballistique en Kabylie et suscite les commentaires les plus, chez les supporters comme chez les responsables du club kabyle. Chose paradoxale, la victoire des Canaris face au représentant de Guinée-Bissau a été diversement appréciée par les uns et les autres car tout le monde s'accorde à dire que les camarades de Yacef auraient pu aspirer à une victoire très large qui leur aurait assuré une marge beaucoup plus sécurisante pour le match retour prévu dans quinze jours à Bissau. Le premier responsable du club, le président Hannachi, certainement sur le coup de la déception engendrée par le but guinéen inscrit en fin de match, n'a pas hésité à monter au créneau pour critiquer les choix de son coach Aït Djoudi dans la composante humaine, comme dans le dispositif tactique prôné par son entraîneur face au FC Balantes. Ce n'est pas la première fois que le président de la JSK s'en prend à son coach, ce qui n'est certainement pas fait pour conforter dans une mission très difficile un technicien comme Aït Djoudi qui a eu le courage et surtout le mérite de venir au secours d'un club envahi par le doute, il y a quelques mois à peine, et qui aura redressé la situation avec brio et efficacité. En fait, que peut-on reprocher à Aït Djoudi, sinon qu'il aura eu le grand mérite, à notre sens, de jouer carrément la carte de l'offensive à outrance face aux Bissau-Guinéens. En optant pour une variante à vocation d'attaque, tant sur le plan du choix des hommes que sur celui de l'aspect tactique à option offensive, l'entraîneur attitré de la JSK a tenté certainement une manœuvre judicieuse pour imposer un volume de jeu supérieur à l'adversaire et aspirer aussi à un succès sécurisant avant le match retour. Et au vu du match JSK-FC Balantes, il faut bien admettre que le schéma tactique mis en place par Aït Djoudi aura bien fonctionné puisque l'attaque kabyle s'était créé un nombre incalculable d'occasions de but provoquées par des coups de boutoir incessants et surtout une grande rapidité d'exécution des joueurs kabyles face à une formation guinéenne visiblement dépassée par le cours des évènements. En inscrivant trois buts et en tirant par trois occasions sur la transversale, tout en ratant plus d'une dizaine de fois le cadre, l'attaque kabyle aura pris un ascendant certain sur les Guinéens, et si la JSK avait réussi à scorer à cinq ou six reprises avec un peu plus de réussite et de sang-froid, on aurait certainement porté aux nues Aït Djoudi pour avoir osé une ébauche tactique des plus logiques à ce stade de la compétition. “Je sais ce que je fais, et j'assume pleinement mes choix tactiques”, disait hier après-midi Aït Djoudi, visiblement courroucé par toutes les élucubrations qui ont suivi la victoire de la JSK face au FC Balantes. En fait, Aït Djoudi qui a déjà vu de toutes les couleurs dans sa jeune carrière d'entraîneur sait pertinemment qu'il exerce un métier très difficile où il n'est guère aisé de plaire à tout le monde. L'essentiel est qu'il soit quitte avec sa conscience et qu'il a au moins le courage d'assumer pleinement ses responsabilités. Tout le reste n'est que pure agitation. Mohamed Haouchine