En marge de la rencontre sur le Liban à Paris, le chef de la diplomatie espagnole a sollicité le nouveau secrétaire général de l'ONU pour trouver une solution rapide au conflit sahraoui en ramenant à la table des négociations Rabat et le Front Polisario. Désireuse de se débarrasser une bonne fois pour toutes de sa responsabilité historique dans le dossier du Sahara occidental et de sauvegarder ses intérêts stratégiques avec le Maroc, l'Espagne a saisi le nouveau secrétaire général des Nations unies dans le but de relancer, dans les meilleurs délais, le processus de règlement. Selon l'agence de presse espagnole, Europa Press, Miguel Angel Moratinos, le chef de la diplomatie ibérique, a mis à profit l'opportunité de la présence dans la capitale française de Ban Ki-moon pour lui demander d'accorder l'importance voulue au conflit sahraoui afin d'aboutir à une solution rapide. Cette question a été au centre des entretiens entre les deux hommes, qui ont convenu de mettre les bouchées doubles pour élucider ce dossier, qui n'a que beaucoup traîné dans les tiroirs de l'Organisation des nations unies, d'après l'aveu même du responsable onusien. Ce dernier a, en effet, admis qu'il avait connaissance du conflit du Sahara occidental depuis le temps où il n'était qu'un simple fonctionnaire dans la mission sud-coréenne au sein de l'ONU. Le ministre espagnol des Affaires étrangères a émis le vœu de voir l'instance onusienne ramener le plus rapidement possible le Maroc et le Front Polisario à la table des négociations pour renouer un dialogue direct et ouvert, qui aboutirait à solution négociée, selon les sources d'Europa Press. Reste à savoir maintenant si Madrid cherche un règlement juste et durable conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de la commission de décolonisation, basées sur le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, ou l'objectif est de se laver les mains de ce cas dont elle endosse la responsabilité en sa qualité d'ancienne puissance coloniale ? La question mérite d'être posée au vu de l'alignement du gouvernement Zapatero sur les positions coloniales du royaume chérifien, lequel a renié ses précédents engagements en refusant d'entendre parler d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental avec le soutien de Madrid et Paris. Mohammed VI s'apprête à rendre public son projet d'autonomie, prédestiné aux territoires sahraouis, et qu'il considère comme seule solution envisageable pour le conflit, alors que la légalité internationale accorde aux Sahraouis la possibilité de choisir. C'est là une manière de faire pression à l'approche de la prochaine réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, prévue pour le mois d'avril 2007, pour traiter à nouveau la question à la lumière du rapport que présentera Ban Ki-moon. Pour ce faire, il attend le compte-rendu que lui fera l'envoyé spécial de l'ONU, Peter Van Walsun, sur la situation actuelle des négociations. Par ailleurs, on apprend que le secrétaire général des Nations unies s'apprête à nommer un nouveau représentant personnel pour le Sahara occidental en remplacement de l'Italien Bastagli. K. ABDELKAMEL