Le procès de la Banque commerciale et industrielle d'Algérie (BCIA) a débuté, hier au tribunal criminel d'Oran, en présence de 42 prévenus, entre responsables de la BCIA, de la BEA et de commerçants, accusés de dilapidation de deniers publics, de complicité et d'abus de confiance, et des 42 témoins cités. 9 accusés sont toujours en fuite, alors que l'ex-P-DG de la banque privée et l'un de ses fils, probablement installés en France, font l'objet, en compagnie d'un troisième prévenu, d'un mandat d'arrêt international. L'affaire des traites avalisées a causé un préjudice financier à la BEA estimé à plus de 13,2 milliards de dinars. Ce procès, qui coïncide avec celui de Khalifa, appelle, dans beaucoup d'esprits, à un parallèle entre les deux affaires. Une comparaison qui trouve ses raisons dans la liste additive d'une trentaine de témoins introduite par la défense et qui comprend, entre autres, Ouyahia, l'ancien Premier ministre, Abdelatif Benachenhou, l'ex-ministre des Finances ainsi que Laksaci, l'actuel gouverneur de la Banque d'Algérie ou encore L'ex-divisionnaire d'Oran. Une formulation qu'avoue ne pas comprendre Me Mokrane Aït Larbi qui estime, en réponse aux questions des nombreux journalistes présents sur place, qu'il n'y a pas lieu de focaliser sur l'ancien Chef du gouvernement et que, si un responsable devait être appelé à la barre des témoins, autant alors faire témoigner tous les Premiers ministres qui se sont succédé durant l'affaire. Quant à ladite requête, elle a été acceptée dans la forme par la cour, tout en précisant que si le témoignage de l'un des noms avancés par la défense s'avère nécessaire, alors il sera entendu par le juge. L'avocat, présent également dans le procès Khalifa, s'interrogera pour sa part sur le silence, pendant plusieurs années, des pouvoirs publics sur les affaires de détournement et de dysfonctionnement des banques, “alors que tout le monde est au courant de ce qui se passait”. Le procès d'hier a connu sa première suspension suite à la demande des avocats de quatre prévenus, qui avaient introduit un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême, de ne pas être entendus en tant que témoins. Une requête acceptée par le juge qui a néanmoins rappelé que les prévenus restaient toujours à la disposition de la cour et qu'ils pouvaient, à tout moment, être appelés à témoigner si besoin est. Outre le nombre élevé de robes noires, des représentants de la presse qui ont eu droit, la matinée, à un écran pour suivre le procès et à un carré qui leur sera réservé l'après-midi, la salle d'audience étant jugée exiguë pour recevoir tout le monde, le périmètre immédiat du tribunal était pris d'assaut, tôt le matin, par les proches et amis des accusés, lesquels encourent des peines allant de 2 à 10 ans de réclusion. L'après-midi a été consacré à la lecture de l'arrêt de renvoi. SAID OUSSAD