Les autres crises africaines, notamment au Darfour et en Somalie, et les questions de développement avec une séance consacrée aux changements climatiques, sont les principaux points dans l'ordre du jour de ce huitième sommet de l'Union africaine (UA). Ces questions sont, cependant, perturbées par celle de la présidence de l'organisation. Dans les couloirs de l'Africa Hall, une véritable polémique s'était engagée sur la candidature du Soudan. Le nouveau secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a apporté son grain de sel en appelant, à l'ouverture des travaux de la session panafricaine, le président soudanais Omar el-Bechir à appliquer ses promesses sur le Darfour et souhaité que la force hybride ONU-UA soit déployée le plus tôt possible dans cette région de l'ouest du Soudan. En réalité, l'Afrique reste le continent secoué par le plus grand nombre de conflits. C'est la région où sont déployées le plus grand nombre d'opérations onusiennes de maintien de la paix dans le monde ! Ce qui est en soi révélateur de la marge de manœuvre de l'UA sur son propre terrain, bien que de plus en plus, non sans difficultés, l'organisation panafricaine tente de régler les conflits de ses membres par ses propres moyens. Elle a déployé des forces de paix au Darfour, sans grand succès, et se prépare à en envoyer d'autres en Somalie. La situation dans ces deux régions sera au cœur des discussions des chefs d'Etat, mais ils devront d'abord accorder leurs violons sur le nouveau pays pour assurer la présidence tournante de l'organisation, normalement dévolue au Soudan. Un casse-tête du fait que Khartoum est accusé par la communauté internationale d'envenimer la crise au Darfour. Des chefs d'Etat estiment inappropriée une présidence soudanaise dès lors que la force de l'UA au Darfour (Amis) connaît des difficultés avec les milices pro-gouvernementales, Djandjawid, et que Khartoum s'oppose au renforcement de cette force par des Casques bleus onusiens. Le Tchad a déjà fait savoir qu'il suspendra sa participation à l'UA si le Soudan obtient la présidence. Les pays d'Afrique de l'Est, à l'initiative de Djibouti, auraient déjà trouvé un candidat de substitution puisque la présidence tournante doit revenir à cette région. La Tanzanie semble bien placée face au Soudan. Autre dossier brûlant, la situation en Somalie. L'UA tentera d'obtenir des Etats membres une participation à la force de paix, que le Conseil de paix et de sécurité africain a décidé de déployer dans les plus brefs délais pour soutenir les institutions de transition somaliennes (TFG). Sans le déploiement de cette force, il y a un risque d'enlisement mortel et dramatique, a averti le président de la commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré. Mais là aussi, le consensus fait défaut, car l'émergence de l'Ethiopie, intervenue militairement à la fin de décembre pour soutenir le TFG pour balayer les islamistes somaliens, est diversement appréciée par ses voisins, notamment l'Erythrée. Un autre conflit qui divise l'Afrique, la crise ivoirienne. D. Bouatta