Des bûcherons, à la recherche du gain facile, procèdent à la déforestation du désert du Sud menaçant, à court terme, l'économie locale de l'élevage ovin et, à long terme, l'équilibre du microclimat déjà sensible. Les déserts du sud de la région d'El Oued connaissent, depuis quelques mois, de vastes opérations d'abattage sauvage qui ont désertifié la géante oasis en la rendant impossible au pâturage et à la survie des animaux sauvages. Des bergers et des bédouins, qui vivent au Sahara, ont indiqué que des bûcherons envahissent les déserts herbeux à bord de véhicules tout-terrain et surtout des camions. Ces derniers ratissent les lieux allant du sud-est de la région jusqu'au sud-ouest, aux limites de la région de Taybet, dans la wilaya de Ouargla. Ces bûcherons, ajoutent les bédouins, visent en premier lieu les grands arbres dont les feuilles constituent les principaux aliments de leurs bétails ainsi que la pièce maîtresse de l'équilibre du microclimat. Selon eux, des arbres sahariens de différentes espèces ont été arrachés, à savoir azel, alenda, paguel et tout autre plant pouvant servir de chauffage durant la période hivernale. Des arbres, dont l'âge seraient de plus de 20 ans, ont été abattus. Selon les mêmes sources, ces assaillants de la nature ne font aucune différence entre les arbres secs et les arbres verts ; ces derniers seront stockés dans des hangars ou des lieux bien choisis dans les déserts pour être desséchés et revendus. Des citoyens qui utilisent le bois comme source d'énergie ont précisé qu'ils achètent la charge en bois d'un véhicule de marque moyen tonnage à 8 000 DA et la charge d'un camion à gros tonnage à 20 000 DA. Les bédouins signalent que le pâturage au niveau de certains sites, comme Boukherb, Naâma, Lemdal, Bir Djehcha, Bordj May, pour ne citer que ces derniers, a été presque vidé d'arbres, ce qui les obligent à traverser des dizaines, voire des centaines de kilomètres au fond du sud du Sahara pour faire paître leurs troupeaux. Ils exhortent les autorités compétentes à intervenir et mettre fin à l'abattage sauvage qui porte atteinte, non seulement à leurs bêtes domestiques mais également aux animaux herbivores, notamment la gazelle. En somme, une véritable catastrophe environnementale menace le désert du Souf et ses belles et pittoresques oasis. KHALDI B.