Si l'Etat a réussi, grâce à une enveloppe financière de 32 milliards de centimes, à assainir l'oued de Chemora, dans la wilaya de Batna, en canalisant les eaux usées qui s'y jetaient autrefois, il n'a malheureusement pas pu empêcher les pollueurs de le transformer en une géante décharge publique à ciel ouvert qui s'étale sur près de six kilomètres. Rempli d'ordures ménagères, de détritus de toutes sortes, de débris de démolitions et gravats de constructions, de cadavres d'animaux, de déchets industriels (surtout les huiles usées), de déchets agricoles et résidus de récoltes, l'oued de Chemora, qui traverse le chef-lieu de la commune, constituera avec le temps une véritable atteinte à la santé de la population et à l'environnement. Déjà, ses eaux usées ont contaminé le puits romain qui alimentait autrefois le village et qui a été fermé à la population, il y a presque un an, à cause du taux de nitrate très élevé dans l'eau, avoisinant les 175 millilitres. Cette atteinte à l'environnement n'augure rien de bon. Les efforts devraient être conjugués au pluriel pour améliorer son cadre de vie et le débarrasser de ces véritables foyers de microbes et d'insectes diptères (mouches et moustiques) qui empoisonnent la quiétude et la santé des riverains. Même s'il n y a pas un lien établi entre la pollution et les maladies, la progression de l'asthme et des maladies cardiovasculaires à Chemora inquiète. La population de cette petite commune se souvient encore du choléra qui s'est déclaré dans les années 1980. B. Belkacem