Treize Palestiniens ont été tués dans des combats acharnés entre le Hamas et le Fatah qui se généralisaient hier dans la bande de Gaza, où l'épreuve de force entre les deux mouvements rivaux prend une tournure de plus en plus meurtrière. Les affrontements qui ont sonné le glas d'une fragile trêve entrée en vigueur mardi avaient repris jeudi après une attaque du Hamas contre un convoi que les islamistes soupçonnaient d'acheminer des armes à la garde présidentielle fidèle au président Mahmoud Abbas, le chef du Fatah. Des combats ont ensuite éclaté entre les partisans des deux groupes dans divers secteurs de la bande de Gaza, se prolongeant dans la nuit, notamment aux abords des locaux des services de sécurité et dans le campus de l'Université islamique, un bastion du Hamas. Les heurts ont fait six tués jeudi. Hier, un haut responsable d'un service des renseignements, fidèle au Fatah, le général Abdelkader Salim, a été tué dans une attaque menée par des activistes du Hamas contre son QG à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, a-t-on appris de sources médicale et sécuritaire. Toujours à Jabaliya, deux membres du Fatah ont été tués dans une fusillade avec des activistes du Hamas. Quatre autres Palestiniens ont péri dans les violences partisanes, portant à treize le nombre de morts depuis jeudi, en majorité des membres des services de sécurité, selon les services d'urgence. Environ 170 ont été blessés. Dans un quartier de Gaza- ville, entre “40 à 50” membres de la garde présidentielle de M. Abbas ont été blessés dans une attaque au mortier lancée par des combattants du Hamas contre leur camp d'entraînement, selon un responsable de cette force. Des activistes du Hamas et de sa force exécutive ont mis le feu à divers locaux des services de sécurité dans le nord de la bande de Gaza. Ils ont lancé une attaque au mortier contre les bureaux d'une radio et d'un syndicat d'ouvriers proches du Fatah avant de s'y livrer “à des actes de sabotage”, selon des sources sécuritaires. La garde présidentielle a pénétré de son côté dans l'Université islamique d'où des militants du Hamas avaient tiré des obus et des roquettes contre le complexe abritant les bureaux de la présidence. M. Abbas se trouve dans son QG à Ramallah en Cisjordanie. Selon un responsable des services de sécurité liés au Fatah, des armes et des explosifs ont été saisis à l'université. Les deux camps se sont rejetés la responsabilité de la reprise des violences après une trêve fragile de deux jours après la dernière vague de violences qui avait fait 35 tués fin janvier. Les 13 nouveaux morts portent à 48 le nombre de Palestiniens tués depuis le 25 janvier. R. I./Agences