RESUME : Djaffar est sous le choc. Yasmina ne se laisse pas intimider. Elle refuse de se mettre avec lui. Djaffar est furieux et tous, dans leur entourage, lui donnent raison et en veulent à la jeune femme. Mais cela ne la touche pas. La mise au point avec Djaffar a l'effet d'un tremblement de terre. La famille en est secouée et complètement retournée. Tous ont cru et n'attendaient que l'officialisation de leur relation. Lorsqu'ils apprennent la nouvelle, c'est le choc. Les parents se mettent en colère. Ils attendent que leur fille soit rentrée pour le lui faire savoir. Ils se rendent à Annaba et là, ils vont la voir à la pharmacie. C'est l'heure du déjeuner et elle peut s'absenter. Elle fait bien de les suivre sinon ils lui auraient passé un savon devant son employeur. - Comment as-tu pu ? Pourquoi avoir attendu tous ces mois pour lui dire que tu ne voulais pas de lui ? Que lui reproches-tu ? - Rien, seulement… - Seulement quoi ? Tu n'as aucune excuse, dit son père. C'est un garçon bien, comment as-tu pu refuser ? - Parce que je ne suis pas intéressée, répond-elle. Je n'y peux rien. J'ignorais qu'il voulait se marier avec moi. S'il m'en avait parlé dès le début, il aurait su que je n'avais pas l'intention de me marier avec lui ! J'aurais refusé ses cadeaux ! - Est-il vrai qu'il t'a offert des bijoux en or ? - À mon dernier anniversaire, répond-elle. S'il veut, je lui rendrais tout ! Et ce que j'ai utilisé, je le rembourserais ! - Tout l'argent du monde ne pourra pas le guérir de cette déception, fait remarquer son père. - Cela ne changera rien à ma décision. Et puis, sa réaction me conforte dans l'idée d'avoir pris la bonne décision ! dit Yasmina. Il s'en est pris à Brahim, un médecin, spécialisé dans la petite chirurgie. Il faut voir comment il l'a amoché ! C'est bien fait pour lui s'il a passé la nuit au poste de police ! Les hommes comme lui sont faits pour la prison ! - Je t'interdis de tenir ces propos ! Ce garçon est de notre famille et il n'y a que les criminels, les voleurs qui méritent d'être en prison ! l'interrompt Mehdi, très peiné. Pour nous qui espérions votre mariage, je te trouve bien dure avec lui ! - Dure ou pas, s'il ne dépendait pas de mon avenir, je m'en ficherais éperdument ! insiste Yasmina. C'est vrai, il est instruit, il a une boîte qui tourne bien, en plus d'être un parent ! Mais ça ne suffit pas. Les parents avaient espéré qu'après lui avoir parlé, elle changerait d'opinion mais il n'en est rien. Elle a toujours eu du caractère et lorsqu'elle prenait une décision, rien ni personne ne peut la forcer à changer. Sa présence à Annaba en est la preuve, toute sa famille a été contre l'idée qu'elle puisse travailler loin de la maison. Mehdi et Latéfa ne rentrent pas tout de suite à Constantine. Ils passent dire bonjour à leur cousin Hamou. Ce dernier les accueille chaleureusement. Saâdia est heureuse de les voir. - C'est dommage que vous ayez attendu qu'il y ait ce problème pour venir, leur dit-elle. Ah, si vous aviez vu Djaffar ! Le pauvre ressemblait à un mort quand il est parti ! - On a passé un savon à notre fille, dit Mehdi. Ce garçon ne méritait pas ça ! - Je ne te le fais pas dire, glisse Hamou. Avant j'avais de l'estime pour ta fille, maintenant, je ne te cache pas que mon regard a changé ! Je la vois différemment et même d'un mauvais œil ! Il faut voir comme elle a été insultante et méprisante ! - Je veux bien te croire, soupire Latéfa. Quand elle est poussée à bout, elle devient méchante ! Mais il faut la comprendre. On ne peut pas la forcer à se marier ! - Peut-être ! s'écrie le vieux cousin, mais alors, pourquoi l'a-t-elle laissé espérer ? Si nous, on a vu son attachement et l'intérêt qu'il lui portait, pourquoi pas elle ? Moi, je trouve qu'elle s'est bien moquée de lui ! - Il ne passait pas un jour où il ne venait pas, où ils ne sortaient pas ensemble ! dit Saâdia. Pour nous, c'était évident qu'ils allaient finir par se marier. Rien ne pouvait présager dans l'attitude de votre fille qu'elle le plaquerait ! - Ma chère cousine, dit Hamou, j'ai pris une décision. Je sais qu'elle vous déplaira mais je suis si déçu que je ne supporte plus votre fille ! Je lui donne deux semaines pour aller ailleurs ! À cause d'elle, il a passé la nuit au poste de police, comme un vulgaire voleur ! - Où ira-t-elle ? - Je ne veux pas savoir ! J'ai découvert que ta fille peut être une source de problèmes ! Et je ne veux pas de problèmes ! insiste le vieux cousin Hamou au risque de peiner sa cousine et même de se fâcher avec elle. Je suis trop vieux pour passer la nuit au poste de police ! Car si je la revois avec quelqu'un d'autre, je n'hésiterai pas à lui donner une correction ! Latéfa a un bref regard vers Saâdia mais celle-ci a un geste d'impuissance. - Mon cousin, pour l'amour de Dieu, je tiens à ce qu'elle reste ici ! Je ne veux pas qu'elle aille ailleurs ! Mais la décision du vieil homme est prise. Il juge que Yasmina a dépassé les limites. Il lui laisse assez de temps pour trouver un endroit où vivre, loin d'eux. Il ne veut plus entendre parler d'elle. Les parents de Yasmina repartent plus déçus qu'à leur arrivée. Elle n'a pas fini de leur causer des soucis… A. K. (À SUIVRE)