Résumé de la 1re partie Khedidja veut aller dans sa famille dont elle parle tout le temps. Et elle continue si bien que sa rivale finit par dire à Fateh : ? Khedidja ne cesse de parler, du matin au soir, des siens. Elle languit sa famille, ses s?urs surtout. ? Laisse-moi ! Fateh a un mouvement d?impatience. Ils ne la garderont pas une seule semaine ! Son frère Ali ne vient jamais la voir ni ses s?urs... Pourtant, il leur arrive de venir au douar, ils ne font jamais le détour pour voir leur s?ur handicapée... ? Essayons, on verra bien... On n?a rien à perdre. Et puis, si elle mourait maintenant, elle partirait avec «echahta» de sa famille... La pauvre femme ! ? Oh, c?est une «settouta». N?écoute pas ses jérémiades ! Et puis, à combien va me revenir de louer la camionnette de Djaffar aller-retour ? ? Dis-moi que tu penses à l?argent, alors? ?Tu as la langue aussi bien pendue que la sienne ! Laisse-moi tranquille ! Mais sa femme le harcèle presque chaque jour et Fateh, un beau matin, finit par louer la camionnette de Djaffar. Il y place à l?arrière un vieux matelas en éponge et y installe sa femme, aidé d?un voisin. Puis il monte à côté d?elle, mais avant que la camionnette ne démarre, il se ravise et descend. ? Djaffar, dit-il au chauffeur, je ne puis venir, je viens de me rappeler un travail très urgent que je dois faire, au souk... Demande à ton fils Hocine de venir avec toi, à ma place. Je le paierai. Il aura juste à veiller qu?elle ne tombe pas du matelas, il n?aura rien à faire... Et vous la monterez chez mon beau-frère, tu connais la maison... Pendant tout le temps que Fateh parle, Djaffar, les mains sur le volant, garde la tête baissée, un rictus de mépris sur les lèvres... ? Bien... comme tu voudras. Il ne dit rien d?autre. A quoi bon ? Quand s?ouvre la porte de la grande villa où logent Ali et ses deux s?urs, partageant plusieurs appartements, c?est d?abord la stupeur. Leïla, la fille de Ali, venue ouvrir, regarde sans comprendre ces deux hommes et cette femme assise sur une chaise, la tête levée vers elle, sans la voir. ? Qui? qui êtes-vous ? ? Je suis Khedidja, la s?ur de Ali... Va les appeler. Et toi, qui es-tu ? ? Leïla, bent Hadj Ali. Alors tu es ma tante ! Et la jeune fille l?embrasse et ouvre grande la porte en fer. (à suivre...)