Un gouvernement palestinien d'union nationale est sur le point d'être formé, a affirmé le président égyptien, lors d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande, Angela Merkel, qui assume la présidence de l'UE… à moins qu'il n'y ait des surprises, a tenu tout de même à déclarer Hosni Moubarak. Le président Abbas et le numéro un du Hamas, Khaled Mechaâl, qui ont conclu une trêve après deux jours de combats acharnés, qui ont fait 25 tués et quelque 250 blessés, doivent se retrouver mardi à La Mecque, sous les auspices du roi Abdallah, pour tenter de faire cesser les violences et finaliser un accord sur un gouvernement d'union nationale. Mais les multiples accords de cessez-le-feu entre Palestiniens n'ont tenu que quelques jours. Le dernier, entré en vigueur en début de semaine, a volé en éclats. Le Hamas et le Fatah, qui s'accusent mutuellement, ont, néanmoins, promis d'interdire la voie publique à leurs éléments armés. La vie dans les territoires y est figée, à Gaza, écoles et universités sont fermées et rares sont les Palestiniens se rendant à leur travail. La pression extérieure se fait également de plus en plus insistante. Le nœud gordien est dans le refus de Hamas de lâcher les postes de souveraineté que réclame le Fatah mais le Hamas a conscience qu'il doit lâcher du lest bien que le président de l'Autorité palestinienne a appuyé Haniyeh, son Premier ministre, qui a dénoncé le refus du quartette pour le Proche-Orient de lever le boycott international. Haniyeh, le chef du gouvernement aux couleurs de Hamas, a demandé au quartette de s'éloigner des positions américaines et le président Abbas a souhaité le versement des aides financières et humanitaires, pour créer les conditions favorables à la reprise du processus de paix. Le quartette, dont les membres sont tiraillés sur la position à adopter face au Hamas après un an de boycott financier et diplomatique, a réaffirmé les conditions préalables à sa levée : reconnaissance d'Israël et des accords passés et renonciation à la violence. La chancelière allemande, qui doit également se rendre en Arabie Saoudite, aux Emirats arabes et au Koweït, a rappelé ces conditions, en faisant part de la détermination des Européens à ne travailler que dans cette direction. Son hôte égyptien ne s'est pas empêché d'admonester les Palestiniens, leur rappelant que tant qu'ils s'épuisent dans les guerres de chapelles, l'Etat palestinien demeurera un rêve. Pour Moubarak, le problème aujourd'hui est entre les Palestiniens eux-mêmes et il n'est pas possible que la partie palestinienne s'assoie avec la partie israélienne alors qu'ils ne sont pas d'accord entre eux. D. Bouatta