La région de Mohammadia, qui relève administrativement de la wilaya de Mascara, s'illustre par sa vocation agrumicole dominée par la culture des oranges. Cette particularité est attribuée à la position géographique de la commune caractérisée par la plaine de la Habra et favorisée par la disponibilité des ressources hydriques puisque l'irrigation de toutes les plantations s'opéraient à partir du barrage de Fergoug dont les capacités initiales de stockage sont de l'ordre de 25 millions de mètres cubes. Avec une pluviométrie régulière, un ouvrage d'art opérationnel, des canaux d'irrigation en parfait état, des ouvriers qualifiés et une réelle assistance de l'Etat, la région de Mohammadia pavoisait grâce à une production tant en qualité qu'en quantité lui permettant d'inonder le marché national et d'exporter une grande quantité, notamment vers la France, une transaction qui constituait une rentrée en devises pour le pays.La production variait d'une saison à une autre, car elle est tributaire de la pluviométrie et du volume en eau destinée à l'irrigation des vergers. Néanmoins, à la fin de chaque campagne, la ville de Mohammadia célébrait la fête des oranges avec un riche programme comportant des activités culturelles et sportives dans une ambiance conviviale. Eu égard à la sécheresse qui s'est installée dans la région, une situation aggravée par l'envasement du barrage de Fergoug, la production des oranges a enregistré une très nette diminution et certaines variétés ont tendance à disparaître, car les plantations vieillissantes n'ont pas été renouvelées. Faute d'irrigation, des verges entiers sont asséchés, un facteur qui grève la production. Pour marquer leur déception, les agriculteurs ont décidé de ne pas célébrer cette saison la traditionnelle fête des oranges, une attitude qui divise les organisateurs, car une partie estime que l'occasion est propice pour attirer l'attention des responsables sur la situation peu reluisante que traverse la région dans l'espoir de bénéficier des aides compensatoires. A. B.