Vastes étendues de superficies cultivables, plaines immenses, fertilité des sols et richesse des nappes phréatiques en ressources hydriques, tels sont les indicateurs qui caractérisent la vocation agricole de la wilaya de Mascara, une distinction qui remonte loin dans le passé et favorisée par la nature. Dans ce contexte, force est de constater que plus d'un tiers de la population vit directement ou indirectement du travail de la terre. Certes, depuis l'indépendance du pays, les superficies agricoles ne cessent de rétrécir dans toutes les communes qui relèvent de la wilaya, car retenues pour servir de terrains d'assiette pour la réalisation de logements et autres infrastructures socioéducatives. Mais bien que sérieusement affecté, le secteur de l'agriculture domine et Mascara rivalise avec les autres régions du pays, occupant même les premières rangs. Cette hémorragie a été stoppée à la suite du démembrement des domaines autogérés convertis en exploitations agricoles collectives (EAC) et exploitations agricoles individuelles (EAI), car une fois en possession de leurs actes, les exploitants n'ont plus adhéré aux initiatives des pouvoirs publics, lesquels ne bénéficient plus de solutions de facilité. Intransigeants pour toute formule de cession de nouvelles parcelles, les nouveaux propriétaires ont grandement contribué à la stabilité des surfaces agricoles utiles, un facteur qui constitue une motivation supplémentaire ayant permis l'émergence de l'agriculture dans la région des Beni-Chougrane. Sources de satisfaction, les activités liées à l'agriculture ne sont pas concentrées dans une seule portion du territoire de la wilaya, mais réparties en zones avec les oranges à Mohammadia, les olives à Sig, le vignoble à Tighennif, la pomme de terre à Mascara et les cultures céréalières à Ghriss. Ces produits mais, en quantités réduites, sont également cultivés dans d'autres zones rurales à la faveur des circonstances géophysiques des sols. En dépit du morcellement opéré, la wilaya de Mascara dispose d'une superficie de 136 000 ha consacrée au secteur de l'agriculture, dont 16 500 ha irrigués. Pour ne pas verser dans l'autosatisfaction, les responsables du secteur ont élaboré un ambitieux programme visant à développer les activités par l'intronisation de nouvelles technologies et méthodes afin d'améliorer la qualité et la quantité des produits. La nouvelle dynamique préconisée consiste à assurer aux agriculteurs et à leurs descendants une formation leur permettant de maîtriser les outils de travail et à leur inculquer les options lucratives économiques et commerciales de leurs activités ; et, à ce titre, la contribution de toutes les parties concernées est nécessaire. Partant de l'idée que l'agriculture est tributaire des ressources hydriques et que la priorité est accordée à l'alimentation en eau potable, les fellahs sont exhortés à procéder à l'irrigation de leurs cultures par l'usage du système du goutte-à-goutte ou par aspersion des procédés recommandés, notamment en période de sécheresse. À l'instar des autres activités professionnelles, celles liées à l'agriculture ne sont pas épargnées des menaces susceptibles d'empêcher leur développement puisque chaque saison, les cultures, tous produits confondus, sont la proie des insectes nuisibles. Et c'est dans le cadre de réduire au minimum les risques qu'une station de lutte contre ces insectes est opérationnelle dans la wilaya de Mascara dont la mission prioritaire est de venir en aide aux agriculteurs qui en expriment le besoin par des actes de prévention. À l'horizon 2009-2014, les responsables du secteur spéculent sur un bond en avant de toutes les activités dans le but d'exporter les produits en qualité et en quantité des surplus dégagés après l'autosuffisance et ce, par l'amélioration des rendements par un travail méthodique. Ainsi, c'est la vitesse supérieure qui est en point de mire des nouvelles initiatives conçues pour le développement de l'agriculture et la réhabilitation de certains produits qui symbolisent la wilaya de Mascara, car toutes les conditions sont réunies grâce à une pluviosité exceptionnelle qui demeure les prémices d'une bonne saison agricole. A. B.