Par manque de moyens logistiques et humains, l'organisation terroriste opte pour les explosions à distance. Le GSPC semble chercher une autre stratégie pour donner du crédit à ses nouvelles options inscrites dans la droite ligne de l'embrasement dictée par l'organisation Al-Qaïda. Jamais le groupe salafiste n'a pu organiser une série d'attentats à la bombe avec une surprenante simultanéité. Paradoxalement, le dernier groupe terroriste algérien paraît abandonner son ancienne stratégie d'affrontement pour d'évidentes raisons d'effectif. Par manque d'éléments et la difficulté de recrutement, et surtout la vigilance des services de sécurité dans les grands centres urbains, le GSPC n'a de choix que d'obéir à Aymen Ezzawahiri qui légitime les massacres collectifs, les attentats à la voiture piégée avec objectif de faire le plus de dégâts. Tout devient ainsi une potentielle cible. Comme si l'on revenait aux célèbres années du GIA. Par un glissement, en raison de ces facteurs inhérents aux difficultés d'action, les terroristes ont adopté un autre mode opératoire, moins risqué. Cela a été constaté dans l'attentat de Bouchaoui contre le bus de transport du personnel de BRC où deux terroristes ont déposé une bombe artisanale qu'ils ont actionnée à distance. Avec moins de risques, peu de moyens, l'attentat a eu l'effet escompté d'autant plus qu'il a eu lieu dans une zone considérée très protégée. Des moyens à la limite du rudimentaire, des bombes artisanales fabriquées à base de bonbonnes de gaz, des engrais, des bouts de ferraille et des clous, mais avec des dégâts généralement considérables. Tout au moins les dégâts matériels comme dans les derniers attentats commis la nuit. Si les procédés de fabrication sont faciles et accessibles, il n'en demeure pas moins que l'acheminement des bombes qui sont volumineuses des ateliers aux lieux des attentats nécessite de grands véhicules, des camions, des fourgons qui ne devraient pas passer inaperçus. Une surveillance et un contrôle de ce type de véhicules amoindriraient certainement les possibilités d'attentats. Cela démontre, par ailleurs, que le GSPC qui ne dispose pas d'une technologie avancée en matière d'explosifs, ni de produits explosifs classiques tels que le TNT ou le C4, les plus redoutables, dispose néanmoins d'un savoir-faire à même de lui permettre de confectionner des bombes à base de produits disponibles dans le commerce, comme les bonbonnes de gaz, les engrais, les boulons, les écrous, les clous ou carrément des bouts de rond à béton. Même avec ces méthodes artisanales, les engins explosifs provoquent de grands dégâts. Ce mode opératoire semble définitivement mis en œuvre pour parer aux autres défaillances, notamment la réduction du nombre des éléments du GSPC, par le fait des redditions suite à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et aux différentes opérations des services de sécurité à travers les maquis. Ce qui d'une certaine manière devrait faciliter la lutte contre le GSPC et remonter la piste et la filière d'approvisionnement, notamment en matière d'engrais utilisés exclusivement dans le domaine agricole. Cela appelle à beaucoup de vigilance et de contrôle, d'une part, et de l'autre, il s'agit de localiser et de “démonter” la filière des produits explosifs. Djilali B.