Une commission présidée par Boubekeur Benbouzid inspecte les écoles de la wilaya pour mieux cerner et analyser les raisons du mauvais, voire catastrophique rendement. Pour booster le niveau de l'enseignement dans la wilaya de Laghouat, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, s'est déplacé à la tête d'une commission ministérielle composée de huit membres et présidée par lui-même, et ce, suite à la visite de travail et d'inspection qu'il a effectuée le 7 janvier dernier dans la région. C'est à partir d'un état des lieux exhaustif, objectivement établi, que cette dernière a entamé son enquête et ses investigations depuis le début de la semaine. En collaboration avec l'ensemble des acteurs du secteur de l'éducation, elle compte passer au peigne fin les établissements scolaires de la wilaya pour arriver à diagnostiquer ce secteur et remédier à la situation alarmante qui le ronge depuis longtemps. Une situation qui nécessite des mesures urgentes pour éviter le spectre de l'échec scolaire omniprésent. Pour mieux cerner le problème de l'éducation dans le territoire de la wilaya, la commission ministérielle a rencontré les directeurs des lycées, CEM et écoles primaires, les autorité locales et la commission chargée de l'éducation et de la culture, représentant l'Assemblée populaire de la wilaya ainsi que la Fédération des associations des parents d'élèves. Ladite commission a également rencontré, hier, les inspecteurs de l'éducation et de l'enseignement fondamental, susceptibles de l'éclairer davantage sur les raisons pouvant être à l'origine de l'échec scolaire dans cette wilaya du Sud. En effet, les déficits énormes enregistrés par les établissements scolaires se sont répercutés sur la qualité de l'enseignement. Ils sont la cause principale des contre-performances enregistrées lors des examens de fin de l'année passée. Beaucoup se souviennent que la wilaya de Djelfa a été classée dernière au niveau national vu les résultats de l'examen du baccalauréat de l'année scolaire 2006/2007. Cela ne va pas sans rappeler les résultats très faibles qualifiés de catastrophiques, réalisés l'an dernier par la wilaya de Laghouat. Avec moins de 28% de taux de réussite au baccalauréat, la wilaya de Laghouat a été classée avant-dernière, juste devant Djelfa. Comme chaque année, que l'on soit en zone rurale ou en milieu urbain, aucun établissement de la wilaya n'a échappé au manque criant d'enseignants. La surcharge des classes atteint parfois la soixantaine d'élèves. L'examen de sixième de l'an passé a illustré parfaitement le déficit en matière d'enseignants en langues étrangères. En effet, plus de 100 élèves avaient remis leur copie vierge, avec la mention “je n'ai pas étudié le français”, écrite en langue arabe. Le CEM Latrèche-Ahmed de Hassi R'mel souffre, comme à l'accoutumée, du manque d'enseignants de langue française. À cela s'ajoute le déficit de transport, de chauffage, d'éclairage… En effet, l'infrastructure du CEM Boudiaf de Tadjmout est dépourvue de chauffage, en raison de la panne qui a affecté la chaudière centrale de l'établissement. Les élèves qui s'y rendent chaque jour grelottent de froid dans leurs classes en cette saison hivernale. Ce qui les oblige, affirment les parents d'élèves, à garder leurs manteaux en classe. C'est aussi l'une des raisons d'absentéisme. Cette situation est due, indiquent-on, au fait que les moyens financiers de la commune ne permettent pas d'intervenir pour la maintenance quotidienne et les réparations nécessaires au niveau des infrastructures relevant de leur territoire. A. BOUHAMAM