Si les potentialités en eau pour l'Algérie sont estimées à 19 milliards de m3/an, soit 600 m3/habitant/an, à l'horizon 2020 ce ratio va aller en diminuant pour n'être plus que de 400 m3/habitant/an, plaçant définitivement l'Algérie dans la catégorie des pays pauvres en ressource hydrique (le seuil de rareté fixé par l'OMS étant de 1 000 m3/habitant/an).Cette situation inquiétante a été mise en relief par M. Belkacemi, ingénieur au niveau du ministère des Ressources en eau, lors d'une rencontre qui s'est tenue hier à Oran autour du thème “l'eau pour tous”. Durant cette rencontre, la nouvelle stratégie de l'eau élaborée par le ministère a été longuement abordée. Face à la faiblesse des potentialités en matière de ressources hydriques, l'Algérie doit résoudre les problèmes des contraintes de mobilisation de ses ressources. A l'heure actuelle, seulement 5,7 milliards de m3/an sont mobilisés, avec une saturation dans le nord du pays. Dès lors, le programme national de mobilisation des ressources est primordial. Ce programme prévoit dans ce cadre 59 projets dont 4 structurants. Il s'agit du complexe de Béni Haroun à l'est et qui comprend toute une série d'ouvrage pour une capacité de 500 millions m3, le complexe de Sebaou-Isser au centre d'une capacité de 360 millions de m3, le transfert appelé MAO à l'ouest avec 155 millions de m3 et enfin le transfert Sétif-Houdna à l'est avec 300 millions de m3. Mais ces projets ne sont pour l'heure que “programmés”. Leur lancement est tributaire des financements. A côté de cela, de nombreux intervenants ont fait état des disponibilités existantes au niveau des ressources non conventionnelles, telles que le dessalement et les eaux épurées. Ce sont 600 millions de m3/an qui pourraient être mobilisés dans ce cadre. L'autre approche, qui a retenu les observateurs et qui s'inscrit également dans les perspectives futures, concerne les ressources souterraines au niveau du Sahara. Deux grands systèmes aquifères réservent des potentialités exploitables de 5 milliards de m3/an. Or, seulement 1,7 milliard de ces ressources dans le Sud est aujourd'hui exploité. Mais le problème réside dans le fait que les ressources hydriques du Sud sont partagées avec d'autres pays voisins, et là, c'est une concertation politique qui devrait exister pour envisager l'exploitation de ces ressources. F. B.