L'intérêt de plus en plus grandissant porté à la ressource en eau en Algérie, mais aussi dans les pays Maghrébins, a suscité la volonté commune des trois pays (Algérie, Tunisie et Maroc) à se regrouper autour d'un projet fédérateur, Sirma, dont la finalité est d'aider les acteurs de la gestion de l'eau à la mise en œuvre des procédures d'économie de cette ressource dans des systèmes irrigués en pleine mutation. L'objectif de ce projet, financé à hauteur de 2 millions d'euros par la France dans le cadre des fonds de solidarité prioritaire (FSP), est la contribution de la recherche dans la production de méthodologies et d'outils de gestion de l'eau pour accompagner ces mutations en les analysant et en cherchant, concevoir et expérimenter des voies d'amélioration de la valorisation et de l'économie de l'eau. L'ossature du projet Sirma s'articule autour d'actions structurantes ayant trait à la gestion de la salinité en périmètre irrigué et la valorisation des eaux non conventionnelles, les performances dans les situations hydrauliques contrastées, l'analyse des dynamiques croisées entre les bassins d'approvisionnement des filières agroalimentaires et les grands périmètres irrigués, la gestion durable des ressources en eau souterraines et enfin l'action collective et institutionnelle de l'agriculture irriguée. Ce projet a le mérite d'ouvrir le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique sur le monde du développement d'où la tenue de ce premier atelier régional scientifique et technique dans un cadre de coopération durable, et qui coïncide avec l'année du centenaire de l'Institut national agronomique d'El Harrach, lequel a accueilli les travaux et en est le centre de pilotage en Algérie. En Algérie justement, les ressources en eau sont limitées, vulnérables et inégalement réparties. De plus, elles ont subi durant ces dernières décennies les effets négatifs de la sécheresse, de la pollution et d'une utilisation irrationnelle. Pour rappel, les potentialités globales de notre pays sont estimées à 19,4 milliards de m3/an dont seulement 12 milliards sont mobilisables, avec respectivement 6,8 milliards pour le Nord et 5,2 pour le Sud. Le secteur de l'agriculture, lui, est le premier consommateur de la ressource hydrique puisque l'irrigation en Algérie et dans le Maghreb se situe entre 60 et 80% des capacités mobilisées. Ces potentialités correspondent également à un ratio de 600 m3/an/habitant et qui passera à 400 m3/an à l'horizon 2010, ce qui classe notre pays dans la catégorie des pays pauvres en ressources hydriques eu égard au seuil de rareté fixé à 1000 m3/an/par habitant. La couverture de la demande actuelle et future nécessite la mobilisation de toutes les ressources conventionnelles ainsi que le recours aux ressources non conventionnelles qui deviennent incontournables. Pour paraphraser M. Bellal, directeur général de l'INA, qui rappela un adage stipulant que l'eau rassemble les hommes et sa pénurie, a toujours été source de conflit et de guerre. Ce qui explique la présence d'une soixantaine d'invités et d'éminents chercheurs venus de France, des Pays-Bas, du Maroc et de la Tunisie, mais aussi des universités de Blida et de Chlef. Ce premier atelier a été évidemment rehaussé par la présence de plusieurs responsables des ministères des Ressources en eau, de l'Agriculture et du Développement rural ainsi que celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en sus des directeurs généraux de l'OPI et de l'ANRH. Centenaire : Le programme connu En marge de l'atelier régional euro-maghrébin Sirma sur l'eau d'irrigation, le directeur de l'INA, M. Bellal Mohand Mouloud, a rendu public le programme des manifestations scientifiques de l'année centenaire de l'Institut national agronomique, avec la collaboration des anciens élèves. Ainsi, le coup d'envoi, sous le haut patronage du président de la République Abdelaziz Bouteflika, est prévu pour la mi-septembre par une conférence-débat dédiée à la formation agronomique en Algérie dont le thème est « Un siècle au service du développement agricole ». S'en suivra un colloque sur les premières journées scientifiques de l'économie de l'environnement lors de la dernière semaine de septembre. Par la suite, et jusqu'au mois de mai 2006, l'INA accueillera une moyenne de trois séminaires par mois initiés par les différents départements et animés par d'éminents professeurs, chercheurs et hauts cadres de différents ministères et institutions.