Considérée comme décisive dans l'issue de cette guerre, la bataille de Bagdad est devenue difficile à pronostiquer, devant les nombreux imprévus que rencontre l'armada américano-britannique sur le terrain depuis le début des hostilités. Nul n'est en mesure d'avancer la date du déroulement de la très attendue “bataille de Bagdad”, pourtant annoncée très proche par les experts du Pentagone dès le premier jour de la guerre. En effet, tous les plans échafaudés par les stratèges de Washington et de Londres pour mettre à genoux le régime de Saddam Hussein le plus rapidement possible, sont tombés à l'eau. A la farouche résistance rencontrée sur les champs de bataille, sont venus s'ajouter les aléas climatiques pourtant pris en considération dans les calculs. Hier, le convoi militaire américano-britannique était à moins d'une centaine de kilomètres de Bagdad, selon le commandement central US au Qatar. Les missiles et les bombes continuaient à “pleuvoir” de façon discontinue. Cela ne semble pas affecter outre mesure la population qui vaque à ses occupations à la moindre “éclaircie”. Devant cette situation, toutes les prévisions sont revues pour prendre en considération les nouveaux paramètres. La progression lente des forces américano-britanniques, à cause d'une violente tempête de sable, sans oublier les dégâts subis par le matériel de guerre, retarderont inévitablement le déclenchement de cette bataille, initialement annoncée pour avant-hier ou hier. Ce retard s'explique d'après les analystes par le changement de stratégie opéré dans la gestion de la campagne, se traduisant par cette volonté de sécuriser le sud de l'Irak avant d'attaquer Bagdad. Alors que les premiers plans prévoyaient le contournement des villes du Sud pour rallier la capitale dans les meilleurs délais, tout indique, désormais, que l'attaque n'aura lieu qu'une fois la résistance enregistrée ailleurs réduite à néant. Les experts militaires indépendants qualifient de plus difficile que prévu l'assaut, et “les pertes humaines qu'il engendrera” choqueront l'opinion publique. En attendant son déroulement, le temps joue en faveur de Saddam Hussein qui peut, désormais, préparer dans de meilleures conditions la défense de sa capitale, dont dépend la survie de son régime. La garde républicaine, chargée de cette mission, ne laisse rien au hasard pour être prête à faire face à l'offensive des coalisés lorsqu'ils seront aux portes de Bagdad. Cette ville recouverte par un manteau de sable, après la terrible tempête, qualifiée de plus violente depuis des années et perçue comme une aide de Dieu par certains Bagdadis, semble résignée à son sort et attend patiemment l'épreuve que lui imposent les “envahisseurs”. L'étau se resserre certes inexorablement sur la capitale irakienne, mais les données ont changé et pas forcément en faveur des forces américano-britanniques. Côté alliés, on use de toutes sortes de “ficelles” pour montrer que le régime de Saddam est aux abois. Celui-ci, au contraire, affiche de jour en jour une détermination déconcertante à résister malgré la supériorité en armement, attribuée aux forces coalisées. Une chose est sûre, l'entrée à Bagdad est loin de constituer une promenade pour les GI's et autres marines. Son lot de morts et de dégâts matériels ébranlera sans aucun doute les consciences. K. A. Abris souterrains de Saddam “Ils résisteront même à une bombe atomique” C'est ce qu'ont affirmé les constructeurs yougoslaves des abris souterrains du président irakien. Ainsi, si Saddam Hussein s'enferme dans ce bunker, il ne sera pas facile de l'en déloger. Ces abris résisteront à un siège de six mois, et même une bombe atomique n'en viendrait pas à bout, affirment les bâtisseurs de l'œuvre. La tâche principale de l'armada américano-britannique consistant en l'élimination du maître de Bagdad se complique sérieusement si cette information se confirme. K. A.