Huit personnes sans protection ont été sauvagement assassinées, jeudi, par une groupe armé à quelques kilomètres à l'est du chef-lieu de la commune de Merdjet Sidi-Abed, wilaya de Relizane. Les témoignages que nous avons pu recueillir, hier matin, auprès de plusieurs habitants du douar Ghraïb que les terroristes ont ciblé, ont indiqué que cette incursion criminelle s'est produite aux environs de 20h. “Comme vous le savez, tout le monde suivait pendant ce temps les informations du journal télévisé, relatives à la guerre en Irak. Les membres de la famille Annani, qui regardaient avec stupéfaction les images horribles des obus qui tombaient sur Badgad, ignoraient totalement ce qui allait leur arriver quelques minutes plus tard !”, nous dira l'un des frères Annani qui habite un autre douar plus loin. Toujours sous le choc et l'émotion, celui-ci ainsi que plusieurs autres voisins des victimes racontent : “Les individus armés dont le nombre reste indéterminé ont investi subitement le domicile familial du vieux Salem Annani (70 ans), retraité de la Sonama d'Oran. Lui ainsi que les membres de sa famille qui se trouvaient dans une pièce devant leur téléviseur ont été tous pris d'assaut, puis achevés, en un clin d'œil, par balle par les terroristes. Il s'agit de la mère Mimouna Znassni (60 ans), des enfants Mohamed (40 ans), Leïla (35 ans), et ses deux fillettes (3 mois et 5 ans) et de Lakhdar (10 ans)”, précisent les mêmes témoins qui feront savoir également qu'une fois leur premier forfait accompli, les criminels n'ont pas hésité à faire irruption dans un second domicile, où se trouvait Kaddour Nouaz, le demi-frère de Salem Annani. “Agé de 60 ans, Kaddour était un malade mental. Les terroristes l'ont ligoté, égorgé, puis décapité avant de prendre la fuite et disparaître dans la nature”, expliquera le rescapé, Redha (30 ans). Et de poursuivre au sujet de sa fuite devant le danger : “Mon cousin et moi étions dans un autre domicile, à une dizaine de mètres de celui que les individus armés ont attaqué, celui de mon oncle. Une fois que les coups de feu ont retenti, nous avons vite su qu'il s'agissait d'une attaque terroriste. Dans le calme et sans faire de bruit, nous avons escaladé le mur de notre maison pour fuir de l'autre côté, jusqu'à l'arrivée des autres voisins dont certains étaient armés, mais trop tard, car toutes les victimes gisaient déjà dans une mare de sang”. Selon nos témoignages, ce n'est qu'à partir de 7h du matin, hier, que les victimes de cette tuerie ont été acheminées vers la morgue de l'hôpital de Oued Rhiou. A. C.