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Une famille décimée à Sidi Akacha
Encore un massacre à Chlef
Publié dans Liberté le 31 - 10 - 2002

Huit personnes ont été sauvagement assassinées lors de cette descente nocturne.
Huit personnes appartenant à une même famille ont été sauvagement assassinées dans la soirée de mardi par un groupe armé, dans la localité de Sidi Akacha, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de la ville de Chlef. Les nombreux témoignages que nous avons pu recueillir sur les lieux du drame parlent d'une abominable incursion terroriste qui a ciblé le domicile familial des Benamer, situé au lieu-dit Sidi Bouaïssi, à 8 km environ à l'est du chef-lieu de la commune de Sidi Akacha.
“Il était 21 heures passées, lorsque les membres de la famille Benamer, qui étaient regroupés autour de leur modeste dîner, ont été surpris par de nombreux individus armés qui n'ont trouvé aucune difficulté à investir les lieux, et ce, compte tenu de la précarité de l'habitation attaquée”, diront bon nombre de villageois qui habitent la localité de Sidi Bouaïssi. Selon les mêmes témoignages, le groupe armé, composé de plusieurs individus, après avoir investi l'intérieur de la maison familiale, a commencé à tirer à bout portant sur l'ensemble de ses occupants.
“Ils ont commencé d'abord à tuer par balle les adultes, avant d'égorger et de démembrer l'ensemble des enfants au moyen de haches et autres armes blanches. Il s'agissait du père Ahmed (36 ans), sa femme Halima Rabhi (26 ans), leurs enfants Youcef (9 ans), Halima (7 ans), Miloud (5 ans), Mohamed (1 an) ainsi que de l'oncle Lahcène Benamer (34 ans) et sa femme Dalila (30 ans).”
Comme partout ailleurs où le terrorisme a frappé, les habitants de ce douar, situé sur le versant sud du gigantesque et dangereux massif forestier d'Oued Ramane, réclament pour la énième fois des armes.
“Cela fait bien longtemps que nous avons demandé aux autorités compétentes de nous armer afin d'assurer notre sécurité et celle de nos biens. Nous habitons une localité rurale, isolée. Afin de nous assurer sécurité et protection, il nous faut donc des armes. Celles dont nous disposons demeurent très insuffisantes, surtout que la violence terroriste est en train de prendre continuellement de l'ampleur à travers l'ensemble du territoire de notre wilaya. Que les pouvoirs publics prennent sérieusement en considération ce volet qui reste plus que sensible”, rappellent de nombreux villageois à Sidi Bouaïssi ainsi que plusieurs autres, devant la morgue de l'hôpital de Ténès où toutes les victimes de cette tuerie ont été évacuées. Toutes les victimes de ce massacre ont été inhumées, hier, dans un cimetière à Sidi Akacha, et ce, en présence d'une foule nombreuse. Pour rappel, le dernier massacre perpétré dans cette même localité remonte à la nuit du 20 au 21 avril 2002 où sept citoyens avaient été tués par les éléments d'un groupe armé. Quant à la récente tuerie perpétrée dans la wilaya, elle a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi écoulée et dont le bilan s'est élevé à 21 personnes massacrées à Ouled Abdellah, dans la commune de Boukadir.
Selon différentes sources, il était prévu, hier, l'organisation d'une marche pacifique par des habitants de Boukadir pour demander la distribution d'armes. Seulement, cette marche a été empêchée suite à l'intervention des autorités locales.
A. C.
Conférence de presse samedi
• Une conférence de presse qui sera animée par les autorités sécuritaires compétentes est prévue samedi prochain à Chlef.
C'est l'occasion pour les responsables de donner des éclaircissements sur les dégradations de la situation sécuritaire, particulièrement dans cette région du pays.

A. C.


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