Un arrangement sur la circulation des marchandises est sur le point d'être conclu avec la Tunisie. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a donné, au cours de la récente réunion de Riyadh, son accord afin de signer la convention pour la création de la zone arabe de libre-échange. Dix-sept pays ont d'ores et déjà paraphé la convention pour la naissance de cet espace arabo-arabe. Les règles d'origine demeurent néanmoins un sérieux facteur de blocage sur lequel butent toujours les membres. Les points de vue sur l'application de ces règles d'origine divergent, selon le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, entre les pays du Golfe et ceux du Maghreb, y compris l'Egypte. La problématique évoquée et appréhendée : des opérateurs de certains pays importent des produits, par exemple, d'Asie ou d'Europe, qu'ils introduisent dans l'un de ces pays arabes comme étant leur propre marchandise et bénéficier ainsi de l'exonération des droits et taxes offertes dans le cadre de cette zone de libre-échange. “Nous considérons que ce problème est une contrainte temporaire que les ministres du Commerce des pays membres s'attellent à lever pour permettre aux opérateurs arabes de commercialiser leurs produits en toute liberté dans cette zone”, rassurera le premier responsable du département du Commerce. Sur le plan international, l'Algérie a décidé aussi de mettre en application la décision n°200, émanant de la Ligue arabe, liée à l'exonération des droits et taxes sur tous les produits en provenance de Palestine en guise de soutien pour ce pays. Une convention sera bientôt signée dans ce sens entre M Djaâboub et un ministre palestinien dont la visite est attendue prochainement. Quant aux échanges commerciaux algéro-libyens, jugés insuffisants, le ministre a annoncé la création d'un passage douanier commun lors de la réunion de la commission mixte qui a regroupé récemment les officiels des deux pays. Il a été également décidé l'élargissement et la viabilisation de la route qui relie les deux pays au niveau de Debdab dans le but de faciliter le transport de marchandises aux opérateurs algériens vers la libye. El-Hachemi Djaâboub a affirmé aussi qu'un accord sera prochainement signé entre l'Algérie et la Tunisie pour arrêter une liste des produits qui seront exonérés de droits et taxes. Adhésion à l'OMC : les services et l'audiovisuel, comme points d'achoppement Par ailleurs, l'Algérie, révélera-t-il, négocie actuellement son adhésion à l'Association européenne de libre-échange (AELE), composée entre autres de la Suisse et du Liechtenstein. “Notre pays souhaite élargir l'accord d'association avec l'Union européenne vers cette région”, précisera le ministre. Sur un autre registre, les pouvoirs publics ont, faut-il le rappeler, décidé d'octroyer une compensation financière de 10 à 15 DA/litre de lait en sachet pour les pertes subies par les producteurs laitiers à cause de la flambée des prix de la poudre sur les marchés internationaux. C'est la solution à laquelle est arrivé le ministère du Commerce en attendant l'importation de la poudre de lait par Giplait et la création de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil). Ainsi, le producteur aura à présenter, toutes les fins de mois, un dossier contenant les factures de la vente qu'il a effectuée ainsi que le document fiscal essentiel, appelé G50, et se dirigera vers une institution qui pourrait être Giplait ou autres pour bénéficier de cette compensation. Si l'on tient compte de la consommation annuelle de l'Algérie, estimée à 800 millions de litres, cette compensation sera de l'ordre de 15 milliards de DA. “Il s'agit d'une aide directe de la part de l'Etat au profit du citoyen, soit 600 DA/habitant/an pour le lait”, soulignera El-Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce. Sur un autre registre et dans le cadre de l'application de l'article 84 de la loi des finances 2007, relative à l'exportation des déchets ferreux et non ferreux, des peaux et du liège, le ministère vient d'adopter un décret exécutif et établi un cahier des charges auquel doit répondre tout opérateur exerçant cette activité. “L'objectif recherché, à travers cet article, n'a nullement trait à l'interdiction de cette exportation mais pour un meilleur contrôle et un assainissement de cette activité, notamment dans son transport, stockage, protection de l'environnement…”, expliquera le ministre, qui a rencontré ces opérateurs pour leur présenter ce texte de loi et leur expliquer la liste soumise à un cahier des charges, arrêtée conjointement par son département et celui des Finances. Abordant le volet du processus de l'adhésion à l'OMC, M. Djaâboub a indiqué qu'il y a six mois, 13 questions étaient en suspens. Mais, lors de la réunion de la commission nationale chargée du suivi de l'accession de l'Algérie à l'OMC, tenue il y a un mois, 11 sur les 13 questions ont été avalisées par le Chef du gouvernement et transmises au siège de l'organisation à Genève. Cependant, les secteurs des services et de l'audiovisuel demeurent la pomme de discorde entre l'Algérie et les membres de l'OMC. Badreddine KHRIS