Les relations algéro-jordaniennes connaissent, depuis la création de la commission mixte en 1996, une nouvelle dynamique qui s'est traduite notamment par l'échange de visites des délégations des deux pays et la signature de nombre d'accords dans plusieurs domaines.C'est dans ce contexte qu'intervient la visite d'hier, en Algérie, du souverain du Royaume jordanien, Abdallah II, la première du genre après sa succession à son père, en février 1999. Celui-ci est venu à la tête d'une importante délégation, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre de la tradition de concertation et de coordination entre les dirigeants des deux pays sur la situation dans le monde arabe et les questions d'intérêt commun. Des pourparlers sont prévus entre le roi de Jordanie, Abdallah II, et le Président Bouteflika sur des dossiers, notamment sur ceux relatifs aux relations de coopération économique entre l'Algérie et la Jordanie. Ces dernières connaissent, en effet, "une stagnation politique" depuis des années. Quelques accords commerciaux et économiques ont été signés par les responsables des deux pays, durant les exercices 1998, 1999 et 2000. La présence économique et commerciale de la Jordanie en Algérie se concentre, notamment, dans le domaine de l'industrie pharmaceutique. Neuf laboratoires jordaniens de fabrication de médicaments participent, actuellement, dans des projets en Algérie, dont certains en partenariat avec Saidal et d'autres à titre indépendant. En dehors de ce cadre, les échanges commerciaux demeurent faibles. Les exportations jordaniennes vers l'Algérie s'estimaient à 80,6 millions de dollars en 2007.Ces exportations étaient essentiellement composées de poudre de lait, de carbonate de calcium à usage industriel et d'autres produits chimiques et articles d'habillement, d'outillage mécanique et d'antibiotiques.En contrepartie, l'Algérie a exporté vers la Jordanie l'équivalent de près de 2 millions de dollars de produits de sidérurgie. Ces données démontrent clairement le déséquilibre des échanges commerciaux entre les deux pays, la partie jordanienne ayant à maintes occasions exprimé le voeu de revoir la convention commerciale conclue entre les deux pays en 1997 pour élargir la liste des marchandises exonérées d'impôts. La partie algérienne avait donné son accord de principe pour la proposition jordanienne de tenir une réunion de la commission technique mixte algéro-jordanienne chargée du commerce pour évaluer la mise en oeuvre de la convention de coopération liant les deux pays. L'Algérie voudrait, surtout, bénéficier de l'expérience jordanienne dans le domaine de la gestion des zones industrielles et les zones de libre-échange.Une exposition commerciale a été même organisée dans la capitale jordanienne, en 2006, avec la participation de 18 sociétés algériennes des secteurs privé et public sous la conduite du ministre du commerce El Hachemi Djaâboub.