Plusieurs études scientifiques l'ont prouvé : la cause principale du cancer des poumons est le tabagisme, actif ou passif. Une trentaine de praticiens algériens, encadrés par des experts étrangers, ont abordé la problématique du cancer bronchique et l'impact du tabagisme sur cette pathologie, lors d'une rencontre organisée par la Société algérienne d'oncologie médicale (SAOT) à la Cité des sciences à Alger. Le président de la SAOT, Ameur Soltane, chirurgien au CHU Mustapha-Pacha, a plaidé pour “l'application réelle” et “concrète” de la convention-cadre de l'OMS de lutte contre le tabagisme, ratifiée par l'Algérie en 2006. Ameur Soltane a estimé que la lutte contre le tabagisme, qui est à l'origine de 80% des cancers des poumons, est subordonnée à l'application de cette convention qui interdit notamment la cigarette dans les places publiques, les institutions et les entreprises. En Algérie, 4 500 nouveaux cas de cancer des poumons sont enregistrés chaque année, a révélé le professeur Abdelmadjid Djabar, du CHU de Batna. Ce dernier a mis en garde contre le tabagisme passif, plus dangereux pour la santé et l'environnement, expliquant que les toxiques dégagés par une seule cigarette sont l'équivalent de 40 cigarettes inhalées par le “fumeur” passif. De son côté, le Dr Mohamed Yousfi, du Syndicat des praticiens spécialistes du secteur public (SPSSP), a relevé l'insuffisance des structures spécialisées dans la prise en charge de cette frange de malades, en termes de chimiothérapie, de radiothérapie et de spécialistes en oncologie. Toutefois, le Pr Farida Skander du service des urgences respiratoires du CHU de Béni Messous a précisé que le tabagisme a relativement diminué en Algérie, mais a augmenté chez les jeunes, qualifiant la situation de “très inquiétante”. R. B.