Le visiteur qui n'a pas revu la vallée du M'zab ces dernières années sera certainement étonné du développement rapide qu'a connu Ghardaïa. “L'Etat a débloqué énormément d'argent pour la wilaya”, dit d'emblée le wali qui a remis à plus tard ses rendez-vous pour recevoir le groupe de journalistes que nous étions. M. Fehim est à la tête de cette wilaya depuis un an et demi environ, après avoir été wali délégué de Draria à Alger. Il fait partie des walis qui ont présenté leur programme devant le chef du gouvernement il y a quelques mois. Il parle des grands projets structurants tels l'autoroute qui lie le chef-lieu de wilaya à Laghouat et à Ouargla, le périphérique, le réaménagement de l'aéroport d'El Goléa et l'aménagement de la ville nouvelle de Menéa. “Une ville avec ses commodités sur le grand lac de 18 500 km2”, confie fièrement le wali. Le côté nord de Ghardaïa abritera des ZUHN comme à Bouhraoua, alors que le côté sud, vers Ouargla, sera une zone des sciences, centres culturels, tourisme et services. La wilaya a procédé à des études de POS (plan d'occupation des sols) pour l'agrandissement de la région. Selon le wali, une forêt de plus de 12 000 ha a été réalisée en un an et demi. “Notre but est de donner à la ville un visage accueillant”, fait savoir ce wali. Dans ce cadre, il explique que la ville sera dotée d'une série d'hôtels classés tout en réhabilitant ceux qui existaient, à l'image de l'hôtel Rostémides devenu une œuvre d'art. Pur ce faire, des consultations ont été faites avec des grands noms de l'hôtellerie, comme Accor, Starwood et Sheraton. Dans le domaine de l'agriculture, des efforts sont consentis pour faire de cette wilaya une région à vocation agricole. Le raisin, la pomme, la pêche et la poire produits dans cette région sont d'une qualité exceptionnelle. Tout cela grâce à l'existence du continental albien, la plus grande nappe du monde. Les spécialistes l'ont à juste titre classée patrimoine mondial qui servirait à étancher la soif de tout le continent au cas où l'eau viendrait à manquer ailleurs. Il faut savoir aussi que la région regorge d'eaux thermales et minérales de très bonne qualité à Zelfana, à Naâma et à Menéa. Pour pallier le problème crucial auquel sont confrontés aussi bien les agriculteurs que les automobilistes empruntant l'axe Ghardaïa-Menéa, à partir du carrefour de Metlili (245 km), la wilaya a décidé d'accorder des facilités d'installation de stations-services aux privés. Pour le moment, 17 sur 42 sont retenues, ce qui permettra de couvrir les besoins jusqu'à Aïn Salah. Pour ce qui est de l'éclairage public, on note au passage que la ville offre une certaine esthétique dans ce domaine qui n'a rien à envier aux villes du littoral du pays. Il y a lieu de savoir que Ghardaïa a un taux d'électrification des plus élevés d'Algérie. Il faut noter également que la wilaya a bénéficié jusque-là de 6 567 000 milliards de centimes touchant tous les secteurs, et que sur 2 058 opérations, 29 seulement n'ont pas été réalisées. En crédits payants, 4 981 000 milliards dont 52% sont consommés, mais réellement le taux dépasse 63%. Le taux de chômage qui était en 1999 de 25% est actuellement de 13,85%. ALI FARÈS