L'enquête lancée par la brigade de la gendarmerie de Canastel pourrait déboucher sur l'interpellation de plusieurs autres centaines de personnes impliquées dans le trafic de papiers administratifs. Le démantèlement, à Oran, d'un réseau de faussaires spécialisé dans la falsification de documents administratifs risque de déboucher, en aval de l'enquête, sur l'interpellation de plusieurs centaines de personnes impliquées, à un moment où un autre et de quelque manière que ce soit dans ce trafic de papiers. Tout a commencé au niveau de la brigade de gendarmerie de Canastel qui diligenta une enquête suite à des informations reçues. Celle-ci a abouti à l'arrestation de trois personnes alors qu'une quatrième, employée au sein de la daïra d'Oran, est actuellement en fuite. Les enquêteurs, lors de la perquisition du domicile du fugitif, ont trouvé des papiers et des documents compromettants prouvant son implication dans le réseau. Les faussaires s'étaient spécialisés, depuis sept ans, dans la confection de faux papiers et documents administratifs, un trafic en gros puisque ils avaient ciblé pratiquement toutes les administrations recensées. Du permis de conduire, la carte grise, aux attestations de réussite et de diplômes scolaires en passant par des contrats de location, d'actes de naissance, des registres du commerce, des relevés d'émolument, des attestations de travail et autres fiches de paie ainsi que des attestations de menace censées être délivrées par les services de sécurité, pratiquement tous les secteurs administratifs ont été touchés par ce vaste trafic. À l'aide de quelques micro-ordinateurs et de cachets humides scannés, le réseau a écumé Oran en l'inondant de faux documents et en élargissant son activité même à d'autres régions du pays. Les gendarmes saisiront de faux papiers délivrés à des personnes activant dans d'autres villes. Le trafic a certainement généré des sommes considérables que l'on n'a pas encore quantifiée à ce stade de l'enquête, sachant qu'une fausse carte grise se monnayait facilement à 4 000 DA, voire plus avec l'intervention d'intermédiaires qui fonctionnaient également en tant que rabatteurs. À travers cette prise importante, l'on verra certainement de nombreuses institutions de l'Etat qui se constitueront partie civile dans une affaire qui s'annonce comme l'une des plus considérables par son ampleur et du nombre de personnes citées sur les faux documents qui seront inquiétées par la suite. Les trois personnes arrêtées ont été présentées à la justice pour imitation de cachets officiels, falsification de documents officiels et association de malfaiteurs. SAID OUSSAD