Le président du FCE, satisfait, se dit “agréablement surpris” de la prise en compte par les partis invités des questions économiques de l'heure. “L'ensemble des partis politiques dont les chefs ont été reçus par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) intègrent largement les questions économiques dans leur programme et placent l'entreprise algérienne parmi leurs préoccupations comme nous l'avons toujours souhaité.” Le président du FCE, M. Réda Hamiani, semble être relativement satisfait de la dimension réservée au volet économique dans les programmes des partis en lice pour les législatives du 17 mai. Globalement, les propositions des différentes formations politiques avec qui les membres du FCE ont débattu, répondent, avouera-t-il, aux préoccupations des opérateurs économiques. “Nous sommes agréablement surpris de constater non pas, peut-être, une convergence dans le programme, mais une prise en compte de tous les sujets qui font l'actualité économique dans notre pays, à savoir le problème du foncier, du financement accordé difficilement par les banques, la bureaucratie, l'informel…”, soulignera M. Hamiani qui estime qu'il y a, à peu près, un consensus autour de ces questions. “Il y a, cependant, un petit bémol concernant les privatisations”, ajoutera-t-il. Il s'agit, en effet, d'un sujet sur lequel divergent les responsables des partis. Le président du FCE n'écarte pas, cependant, l'idée que ces mesures risquent d'être purement électoralistes. Ces promesses sont, selon lui, enregistrées avec satisfaction, mais aussi répertoriées pour les évoquer au moment venu. Une chose est certaine, une bonne partie de ces actions a été d'ores et déjà engagée sur le terrain même si, précisera M. Réda Hamiani, l'enthousiasme et le rythme voulus n'y sont pas encore. “Le programme économique du président de la République va, pour nous, dans la bonne direction. L'économie est en marche, il existe cette dimension PME/PMI prise en considération, des actions mises en œuvre dont les principes nous satisfont”, affirmera-t-il. Toutefois, le président du FCE apporte une nuance, voire une critique à l'égard de l'administration économique qui, pour lui, n'arrive pas à se mettre en phase afin de traduire sur le terrain toutes les attentes des industriels. L'administration économique ne joue pas le jeu Tous les partis ont mis l'accent d'ailleurs, a-t-il expliqué, sur la nécessité de débureaucratiser cette administration, simplifier les procédures et aller plus rapidement que ce qui été fait jusque-là dans le traitement des divers dossiers, notamment la fiscalité, le foncier, le financement des banques… L'idée de base est partagée par l'ensemble des partis, mais il y a, relèvera M. Hamiani, une différence de tonalité. “Il existe une matrice commune qui sera certainement mise en œuvre différemment d'un parti à un autre”, constatera le président du forum, jeudi dernier, sur les ondes de la radio Chaîne III. Il a également découvert que les partis sont bien outillés à travers des expertises pour l'élaboration de leur programme économique. Abordant la lancinante question du marché informel, il a tenu à préciser que les mesures engagées jusque-là dans la lutte contre ce fléau ne sont pas encore arrivées au bout. “En dépit de toutes les bonnes intentions, on bute toujours à une conjonction de phénomènes liés à une perte du pouvoir d'achat, à une crise importante de chômage, des distorsions commerciales, des trafics…, tout cet ensemble n'est pas facile à débiter”, déplorera M. Réda Hamiani. “L'informel : un problème épineux et complexe” Les partis politiques évitent de parler, reconnaîtra-t-il, du secteur informel car ils accordent beaucoup d'importance à l'aspect social dans leur programme. Certaines actions concrétisées par les pouvoirs publics sont, ajoutera-t-il, de nature à encourager les jeunes activant dans le marché parallèle, à suivre le chemin du cadre réglementaire qui a connu une nette amélioration. Il s'agit ainsi de la fiscalité devenue plus faible, les conditions de créer une entreprise simplifiées, le problème des locaux résolu. Il faut noter que l'une des différenciations qui ont caractérisé les programmes des partis reste leur position sur la question du week-end universel. À ce propos, l'ex-ministre a avoué que le consensus est relativement dégagé pour déplorer son existence. Néanmoins, rien n'empêche, suggèrent les premiers responsables de parti, de s'organiser autrement. “Leurs réponses ne nous ont pas encore convaincus, mais les débats restent toujours ouverts”, commentera-t-il. Par ailleurs, le signe évident d'une vitalité économique d'un pays a trait au nombre d'entreprises créées dans l'année. Entre-temps, remarquera M. Hamiani, on ignore le nombre d'entreprises qui sont mortes pour enfin établir une balance. Tout en se félicitant des 30 000 entreprises créées en 2006, il a estimé que l'Algérie peut faire plus et il doit le faire. “C'est bon, mais peut mieux faire !” ironisera-t-il. Badreddine KHRIS