La chose économique semble être un cheval de bataille important pour les formations politiques en lice pour les législatives. A la tribune ouverte par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) les uns et les autres ont développé leurs points de vue sur les thèmes les plus importants. «Les tonalités et les différentiations entre les partis ont porté essentiellement sur le week-end universel et un peu moins sur la privatisation», constate Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), ce matin sur les ondes de la Chaîne III . Pour le week-end universel, «il y a eu relativement consensus, selon les chefs de partis, rien n'empêche de s'organiser autrement». Pour donner l'exemple, le FCE va, éventuellement, selon Hamiani proposer de travailler le jeudi et peut-être la matinée du vendredi. Un autre phénomène économique qui pose un réel problème aux dirigeants et partis politiques est celui de l'informel. «C'est un grand problème», reconnaît le président du FCE. Et de constater que les mesures prises pour y remédier ne sont pas arrivées à bout du phénomène. «Malgré les bonnes intentions sur le terrain, on bute sur une conjonction de phénomènes qui sont liés à la perte du pouvoir d'achat, la crise importante du chômage, les distorsions commerciales ainsi que des pratiques non orthodoxes. Cet ensemble n'est pas facile à éviter.» Loin de faire dans l'apologie du phénomène, M Hamiani reconnaît cependant que l'informel est facteur d'emplois. «C'est un phénomène qui a contribué ces dernières années à atténuer un peu la crise qui se serait développée beaucoup plus fortement du fait de l'ajustement structurel que nous avons subi.» «Je ne veux pas défendre l'informel, poursuit-il, on souhaite tous que cette jeunesse retrouve les chemins d'un cadre réglementaire qui, par ailleurs, a été largement amélioré pour ne pas dire assaini : la fiscalité est plus faible, plus attrayante, les conditions de créer une entreprise sont relativement simplifiées, les locaux pour les jeunes ont ouvert des solutions. Toutes ces mesures sont de nature à insérer ces jeunes dans la vie économique nationale.» Interrogé sur les propositions économiques des partis politiques qui ont présenté leurs programmes au Forum des chefs d'entreprise, son président s'est dit «agréablement surpris quant à la prise en compte de tous les sujets qui font l'activité économique en Algérie actuellement. Le foncier, le financement accordé difficilement par les banques, la bureaucratie, l'informel. Il y a à peu près consensus sur tous ces sujets, reste un petit bémol concernant la privatisation.» Sur les programmes des partis M Hamiani fait remarquer que «Les idées de base sont partagées par tout le monde. Il y a une matrice commune dupliquée, qui sera certainement mise en œuvre différemment selon les partis.» Par ailleurs, conscient que ces propositions et ces programmes sont probablement des promesses de campagne, le président du Forum avertit : «Il y a des promesses, nous on les a enregistrées avec beaucoup de satisfaction, nous les avons répertoriées pour se les remémorer le moment venu.» Interrogé sur la consultation des experts économiques par les partis politiques pour l'élaboration du programme économique, Hamiani répond : «Certains, pas tous. Certains sont très bien outillés.» Alors qu'en est-il des autres ?