La compagnie nationale se voit contrainte d'examiner d'autres alternatives pour financer son développement. L'augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz, demandée par le groupe Sonelgaz, n'est pas, du moins pour le moment, à l'ordre du jour au sein du gouvernement. L'Exécutif, qui a reçu un dossier complet de la part de la société nationale en date du 12 mars 2006, ne veut pas encore trancher et préfère temporiser. La question a été examinée en Conseil interministériel à l'issue duquel il a été recommandé à la Sonelgaz de fournir d'autres éléments pour étudier d'autres alternatives au réajustement des prix. Celui-ci est motivé par les difficultés financières auxquelles fait face le groupe Sonelgaz et leurs répercussions sur les filiales versées dans le transport et la distribution. Un rapport a été même établi par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) pour permettre à ces opérateurs de surmonter ces contraintes. Les mesures d'allégement de la fiscalité, de bonifications sur certains emprunts et autres réductions des charges prises dans le cadre de la loi de finances 2007, n'ont pas suffi pour atténuer un tant soit peu ce problème. Si l'Etat n'intervient pas à travers une subvention ou une hausse des tarifs, le plan d'investissement de Sonelgaz d'ici à 2010 risque d'être compromis. Les pouvoirs publics sont ainsi en train d'examiner d'autres solutions à mêmes d'assurer la préservation des équilibres financiers des opérateurs. Il s'agit, en fait, de garantir une couverture de leurs coûts d'exploitation et de maintenance, de leurs charges d'amortissement, de leurs taxes et impôts dus. Par ailleurs, la CREG a présenté hier son rapport d'activité de l'exercice de 2006. L'année dernière a, selon les conclusions du rapport, permis l'enrichissement du cadre réglementaire par la publication de 6 décrets relatifs aux activités de production et de transport d'électricité, de transport du gaz, à la composition et au fonctionnement du conseil consultatif mis en place auprès de la CREG. Ainsi, les règles d'exercice de ces activités, les droits et obligations des gestionnaires des réseaux de transport sont désormais définis. La production de l'électricité a atteint 34 922 GWh durant l'année précédente en augmentation de 4,2% par rapport à 2005. Cette activité reste encore, précise-t-on dans le bilan, fortement concentrée au niveau de Sonelgaz production d'électricité (SPE). L'entrée en service des installations de Kahrama à Arzew et de Sharika Kahraba Skikda (SKS) a porté la contribution de ces nouveaux producteurs indépendants à hauteur de 6042 GWh, soit 17% de la production nationale d'électricité commercialisée. Un nouveau site de production a été également ouvert à Naâma par SPE. Cette installation, dont la capacité est de 184 MW, a été réalisée par le transfert de 8 groupes turbines à gaz depuis la centrale de M'sila. Cette opération améliorera la desserte de l'ouest du pays compte tenu des goulots d'étranglement enregistrés sur le réseau de transport. À fin 2006, la capacité installée nationale s'élève à 7 939 MW dont 6 744 MW appartenant à SPE, soit 85%, 345 MW, soit 4,3% à Kahrama et 850 MW (10,7%) à SKS. La longueur totale du réseau de transport géré par le GRTE (Gestionnaire du réseau de transport de l'électricité), toutes tensions confondues, est de l'ordre de 60 à 400 Kv à 16 964 km, en hausse de 2,2% en comparaison à 2005. Les réalisations enregistrées sur les réseaux de distribution en moyenne et basse tensions ont porté la longueur globale à environ 235 500 km à fin 2006. Les ventes d'électricité sont évaluées par la CREG à 28 615 GWh, en augmentation de 4,7% par rapport à 2005. Sur un autre registre, les ventes de gaz ont dépassé les 16,75 G m3 durant l'année 2006. La consistance du réseau de transport du gaz du gestionnaire GRTG est de 6 656 km, soit une hausse de 9,1% par apport à 2005. Or, les réalisations concrétisées sur les ouvrages de distribution ont porté la longueur globale de ces réseaux à 34 050 km à fin 2006. Il est utile de rappeler que la loi ouvre l'activité de la production de l'électricité aux opérateurs publics et privés dans le cadre du marché avec la possibilité de passation de contrats bilatéraux entre les producteurs, d'une part, et les distributeurs, les agents commerciaux et les clients éligibles, d'autre part. La construction et l'exploitation de nouvelles installations de production de l'électricité sont de ce fait libres. Badreddine KHRIS