Pour l'Exécutif, les difficultés financières auxquelles est confrontée cette entreprise est un argument insuffisant. Les tarifs de l'électricité et du gaz n'augmenteront pas, du moins pour le moment. C'est la réponse signifiée par le gouvernement à l'Entreprise nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz). Selon l'Exécutif, l'argument fourni par Sonelgaz, à savoir les difficultés financières auxquelles est soumise cette entreprise, n'est pas convaincant. Notons, dans ce cadre, que Sonelgaz avait transmis, le 12 mars 2006, un dossier complet au gouvernement, dans lequel est établi sa situation financière et les différentes contraintes qui entravent le bon fonctionnement du groupe. En conclusion de quoi, la Sonelgaz a demandé une augmentation de 15% des tarifs de l'électricité et du gaz. Toutefois, à l'issue d'une réunion interministérielle qui a examiné la question, le gouvernement a préféré temporiser. Etant donné que l'Exécutif se consacre entièrement aux prochaines joutes électorales du 17 mai prochain, tout porte à croire que la question sera remise sur la table des négociations après les élections. D'aucuns estiment que le moment n'est pas opportun pour prendre une pareille mesure. Ainsi, le refus du gouvernement de concéder à la demande de Sonelgaz n'est pas formulé innocemment. En effet, prendre la décision d'augmenter les tarifs de l'électricité et de gaz, à quelques jours seulement du scrutin, aura certainement des répercussions fâcheuses, voire fatales, sur la tournure que prendront les événements. Des tensions peuvent même ressurgir tant par la population que par les entreprises. Cet argument sera, à coup sûr, fourni par différentes sociétés pour augmenter les tarifs de leurs produits. Suivant ce raisonnement, le citoyen se retrouvera certainement pris en tenaille: entre son salaire qui reste stagné, lui servant à peine à couvrir ses besoins quotidiens, et la hausse des prix des différents produits. Selon les observateurs, plusieurs indices confirment que l'augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz est une réalité incontournable. Cette position est en effet motivée par les différents projet, en cours de réalisation, et dont Sonelgaz est appelée à intervenir. On cite, dans ce sens, l'électrification des chemins de fer qui est en cours, le tramway, les téléphériques ainsi que le métro d'Alger. Des projets pareils entraîneront indubitablement l'augmentation de la capacité de production d'électricité. Déjà, la production nationale, en 2006, a atteint 34.922GWh, en hausse de 4,2% par rapport à 2005. Selon le rapport présenté, samedi dernier, par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), il est indiqué que, sur le total du volume cité, 28.615GWh ont été vendus, en hausse de 4,7% par rapport à 2005. A en croire le président du comité de direction du Creg, M.Nadjib Otmane, «l'activité nationale de production d'électricité demeure fortement concentrée entre les mains de Sonelgaz Production d'Electricité (SPE), malgré l'entrée en production d'autres opérateurs». L'entrée en service de la totalité des installations de Kahrama (Arzew) et de Sharika Kahraba Skikda (SKS) a permis de porter la contribution de ces deux nouveaux producteurs indépendants à 6042GWh soit 17,3% de la production nationale d'électricité commercialisée, a-t-il précisé. En outre, les réalisations enregistrées sur les réseaux de distribution en moyenne et basse tension ont permis, d'après la même source, de porter la longueur globale des réseaux à quelque 235.500 km en 2006 pour une clientèle estimée à 5,82 millions d'abonnés.