C'est un Hadjouti Kheïreddine, président de la Fédération algérienne des sports aériens (FASA), dans tous ses états que nous avons rencontré à Aïn Témouchent, juste après que le DJS lui eut notifié la décision de suspension pour une durée de quatre années de Yahia Guidoum, ministre de la Jeunesse et des Sports, en date du 5 avril 2007. M. Hadjouti estime qu'il a été victime d'une machination par son secrétaire général et que le ministre a été berné par son inspection générale. “D'ailleurs, ma suspension doit passer par l'avis du comité olympique, conformément à l'article 100 du décret 04-10 du 14 août 2004 (JO N°52 du 18/08/2004)”, nous fait savoir le président de la FASA. D'après lui, ni le rapport d'audit ni celui du trésorier public n'ont relevé d'infractions dans la gestion pour les exercices 2005 et 2006, comme il a été rapporté dans la décision de suspension. L'affaire a éclaté juste après que le SG de la FASA eut été relevé de ses fonctions par le président de la fédération suites aux irrégularités constatées dans les écritures, décision appuyée par un rapport adressé au ministre, et ce, conformément au décret 05-405 du 7 octobre 2005. Pour rappel, le SG de la FASA, un cadre du MJS, a été mis à la disposition de la fédération depuis 2000. Pour M. Hadjouti, au lieu de prendre des mesures à l'encontre de cette personne, le ministre a préféré opter pour une mesure conservatoire illégale, celle de bloquer le compte du Trésor et de dépêcher ses services au siège de la fédération pour enlever tous les documents comptables, à l'insu du président et des membres du bureau de la fédération, alors que seul le SG était présent. Documents à l'appui, notre interlocuteur est allé jusqu'à accuser son SG d'avoir établi de fausses factures, comme celle qu'il nous a exhibée et qui a été établie en son nom auprès d'un hôtel à Bab Ezzouar alors qu'il n'y a jamais été hébergé, comme reconnu par le propriétaire lui-même selon la mention faite sur la facture, et d'avoir utilisé une fausse signature qu'il avait apposée sur cinq chèques d'un montant global de 480 000 DA. M. Hadjouti nous apprend qu'une plainte a été déposée en mars dernier auprès de la justice à l'encontre du SG pour faux et usage de faux. “Connaissant le tempérament impulsif du ministre, l'entourage qui se trouvait à l'origine de cette affaire aura donc réussi à le convaincre de sauver la peau du SG qui n'est autre qu'un cadre du MJS”, nous fait savoir notre interlocuteur, en ajoutant : “Comment qualifier la gestion de mauvaise alors que la subvention a été revue à la hausse, soit 4 millions de DA contre 2,5 millions de DA pour l'exercice précédent ont été accordés à la faveur des résultats jugés satisfaisants concernant le programme de formation qui a été respecté, et ce, sans toucher à l'argent du ministère.” Enfin, M. Hadjouti interpelle l'opinion publique sur de telles pratiques qui vont à l'encontre des termes de la circulaire n°07 du 23/11/2006 qui favorise le dialogue, dans la mesure où aucun contact n'a été entrepris. “Tout accusé a droit à un procès”, conclut-il. M. Laradj