Lors de son passage, jeudi dernier, à Sétif, M. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, a plaidé pour l'encouragement de l'investissement dans tous les secteurs économiques du pays. Pour le patron du RND, les réformes doivent être systémiques dans le sens qu'elles doivent améliorer l'environnement dans lequel évolue l'entreprise économique, seul outil de création de richesses et d'emplois. Ainsi, M. Ouyahia propose l'allégement des charges fiscales et parafiscales des entreprises, notamment pour celles activant dans les secteurs sur lesquels l'Etat compte pour assurer la croissance. À titre d'exemple, les projets d'investissement dans le logement doivent, selon l'ex-Chef du gouvernement, bénéficier de prêts à taux préférentiels pour ne pas dire à 0% d'intérêt afin d'encourager la réalisation du maximum d'unités, et à moindre coût. Dans la vision du RND, le logement en plus de son caractère social doit être un outil de rééquilibre régional du moment que l'Etat est en train d'y mettre les gros moyens. Il en découle que l'octroi des avantages ne doit pas se faire sans contrepartie. “L'aide est orientée, notamment vers les investissements consentis dans les régions enclavées et le milieu rural pour en faire du logement un des piliers de la politique de désenclavement et de stabilisation des populations.” Toujours selon M. Ouyahia, “c'est aussi une façon d'attirer les membres de certaines professions (médecins, enseignants…) vers des régions jusqu'ici délaissées et pécuniairement non intéressantes”. Revenant sur l'embellie financière, l'ancien Chef du gouvernement a rappelé, devant 5 000 personnes venues assister au meeting tenu à la salle omnisports de l'Opow, que celle-ci est éphémère car totalement dépendante de la rente pétrolière. “Les rentrées du pays en dollars ne dépasseront pas le 1 milliard si les prix du pétrole chutent et nous ne serons pas à l'abri d'une crise qui mettra en péril la réalisation des projets en cours”, avertit le SG du RND ceux qui appellent pour “le gaspillage de cette manne dans la consommation” au lieu de l'investissement dans les infrastructures de base. À Bouira, le leader du RND Ahmed Ouyahia a développé, jeudi, les grands axes des 140 propositions de son parti pour les élections législatives. Ouyahia rendra un hommage à tous les militants et victimes des évènements ayant secoué la Kabylie en 2000 et 2001, les Patriotes et les services de sécurité (ANP, gendarmerie et police) qui ont combattu le terrorisme durant près de 15 ans. “C'est grâce à ces hommes que nous nous sommes réunis aujourd'hui en toute sécurité. L'Etat a un grand devoir envers eux et doit les prendre en charge.” En direction de ceux qui doutent de l'efficacité de la lutte antiterroriste, il dira : “L'Etat est fort et a les moyens d'éradiquer le terrorisme mais au peuple de s'impliquer.” Pour la réconciliation nationale, le numéro un du RND rappelle son soutien à la politique du Président, tout en menant un travail de fond. “Nous rappelons notre attachement à la réconciliation nationale avec la conviction que chaque dépôt d'armes d'un repenti, ce sont des vies humaines épargnées.” Pour son soutien au programme du président de la République, il dira : “Je ne suis pas un parti d'opposition. Je ne le serai que lorsque le gouvernement n'est pas algérien et démocratique.” Abordant l'investissement dans le cadre de l'Ansej, il souligna que 90 000 entreprises ont été créées, mais pas moins de 150 000 dossiers ayant eu l'accord d'éligibilité n'ont pu être réalisés faute de crédit bancaire. Pour lui, le chômage n'est pas une fatalité, mais avec un changement dans les procédures, il peut être ramené dans 10 ans à 5%. Faouzi Senoussaoui/ A. Debbache