Le nouveau président français, à qui Jacques Chirac remettra, mercredi, les clefs de l'Elysée, reçoit aujourd'hui et demain les dirigeants des principaux syndicats et organisations patronales françaises. Au menu de ces conférences, les réformes annoncées par Nicolas Sarkozy contre lesquelles les dirigeants syndicaux ne pourront pas faire grand-chose, dès lors qu'ils ne représentent que 8% des salariés. Par contre, chez sa malheureuse rivale, Mme Royal, les choses empirent. Les socialistes, qui ont débattu, hier, de l'échec de leur candidate face à Sarkozy, ont exprimé leurs divergences, rejetant la proposition de Mme Royal de désigner le candidat pour le prochain challenge présidentiel. En fait, Mme Royal, forte de ses 17 millions de voix, a proposé sa candidature. Elle a été applaudie par le conseil national du parti mais c'est insuffisant aux yeux de ses éléphants qui continuent à s'étriper, voire à faire porter le chapeau de l'échec à la rivale de Sarkozy. Dominique Strauss-Kahn, qui s'est proposé de conduire l'attelage des socialistes pour le guider sur la voie de la social-démocratie, ne s'est pas avoué vaincu tandis que Laurent Fabius souhaite, devant la presse, que les socialistes reviennent sur leurs thèmes et leurs valeurs, qui soient clairement des valeurs de gauche. Même son compagnon, le secrétaire du parti socialiste, François Hollande, s'y met de la partie en essayant de la remettre en place. Il s'est à nouveau démarqué de Mme Royal concernant une alliance avec les centristes pour les législatives. Alors qu'elle souhaite aborder cette question au vu des résultats du premier tour de ce scrutin, Hollande a rétorqué : “Ne nous posons pas la question à nous-mêmes alors que Bayrou ne nous apporte pas de réponse.” Pour ne pas paraître misogyne, le patron du PS rappelle néanmoins que sa compagne prendrait “évidemment” toute sa place dans le parti. Cela dit, Mme Royal, qui ne se représente pas aux législatives (pour ne pas cumuler ce mandat avec celui de présidente de conseil régional), fait comme elle l'entend. Elle a pris, en dépit d'une volée de bois vert de ses pairs, l'initiative en vue de la prochaine présidentielle. Elle veut, avec ses partisans, battre le fer pendant qu'il est chaud. Ils font le pari d'être choisi lors du prochain congrès du PS prévu à l'automne 2008 pour préparer l'alternance de 2012. Tandis que les dirigeants socialistes n'arrêtent pas de faire étalage de leurs ambitions personnelles, Sarkozy a frappé un grand coup en proposant le Quai d'Orsay à Hubert Védrine. L'ancien ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin y réfléchit, selon son entourage. D. Bouatta