Les services de la météo prévoient un retour à la normale à partir d'aujourd'hui. Cependant, cette vague de chaleur augure d'un été caniculaire. Pris de court par la hausse vertigineuse du mercure, les vendeurs de matériel de plage ont dû sortir leur panoplie de l'année dernière. Les bouées, les parasols et autres glacières ont été proposés aux premières vagues de baigneurs qui ont déferlé sur les plages le week-end dernier. Les climatiseurs roulent à plein régime déjà. Les marchands de glace ne chôment pas et les piétons marchent à l'ombre. Hier, les températures ont atteint leur niveau le plus haut avec 33° degrés à la mi-journée à Alger. Le taux d'humidité avoisinait 30%. Au Sud, des wilayas comme Illizi et In-Salah ont enregistré chacune 40° C. Décrivant un temps “chaud et sec”, M. Choughrani, responsable de la communication à l'Office national de météorologie, évoque une “hausse de la pression sur l'ensemble du bassin méditerranéen”. Cependant, il estime que cette canicule ne relève guère d'une situation exceptionnelle. “Nous avons l'habitude de voir ça notamment au mois de mai pendant une période assez courte”, assure M. Choughrani. Durant ce mois, en 2006, Alger avait connu une vague de chaleur similaire. Un pic était franchi le 19 mai avec 37° C. Contrairement à l'Europe où des hausses de cette nature ont sonné l'alerte, chez nous, elles n'ont pas l'air d'être alarmantes. À ce propos, le responsable de la communication de l'Office national de météorologie rappelle que l'Algérie est sous l'emprise d'un climat semi-aride. “Le printemps se manifeste chez nous par des fluctuations. Nous pouvons avoir des températures qui dépassent la normale, mais ce n'est pas un phénomène singulier”, martèle M. Choughrani. Rassurant, il annonce une baisse du mercure à partir d'aujourd'hui, dans l'après-midi, tout d'abord à l'ouest du pays. Ce regain de clémence sera perceptible au Centre puis à l'Est mercredi. À l'Est, cette dépression s'accompagnera de pluies parfois orageuses. Le week-end promet d'être agréable, surtout sur les zones côtières. De toute évidence, ce retour de la fraîcheur constitue un sursis avant l'été. En 2006, les mois de juin et juillet étaient torrides. Il avait fait 43° C à Skikda en juin. Paradoxalement, août et septembre étaient tempérés. Octobre, quant à lui, s'est distingué avec des hausses (environ 36° C) qui n'étaient plus enregistrées depuis 50 ans. En novembre, l'absence prolongée de pluies faisait planer le spectre de la sécheresse. Cette crainte a conduit les services de l'hydraulique à réactiver le plan de restriction d'alimentation en eau potable, suspendu depuis quelques années. Grâce aux fortes précipitations constatées tardivement surtout en mars et en avril, les barrages se sont remplis. Toutefois, le plan Orsec demeure en place. En Europe, le syndrome de l'été précoce a contraint quelques pays à engager des mesures drastiques pour préserver les ressources hydriques. Des températures dignes des tropiques étaient enregistrées durant l'hiver, causant un désordre atmosphérique. Ce bouleversement a donné le tournis aux oiseaux migrateurs et rendu les ours de Sibérie insomniaques. Accusateurs, les scientifiques, les militants de la cause verte tout particulièrement, ont pointé du doigt les industries polluantes à effet de serre. S. Lokmane