Désireux de mettre la communauté internationale devant le fait accompli par la cérémonie marquant le quarantième anniversaire de l'occupation israélienne de la ville sainte en 1967, Ehud Olmert s'est heurté hier au refus du corps diplomatique, notamment américain et européen. Nouvelle tentative, nouvel échec pour l'Etat hébreu, qui a encore une fois essayé d'imposer sa souveraineté sur Jérusalem, dont il a occupé et aussitôt annexé la partie orientale arabe de la ville après la guerre israélo-arabe de 1967. sAu grand dam du chef du gouvernement israélien, la cérémonie de célébration de l'événement a été marquée par le boycott du corps diplomatique, particulièrement les ambassadeurs des Etats-Unis et de l'Union européenne. Ainsi, les décisions unilatérales d'Israël sur Jérusalem sont rejetées par la communauté internationale comme l'indique le déménagement des ambassades de treize pays, qui étaient installées dans la ville sainte, dans la région de Tel-Aviv. Pour en revenir à la manifestation d'hier, les ambassadeurs des Etats-Unis et de l'Union européenne avaient indiqué, mercredi dernier, qu'ils ne participeront ni à la séance en plénière de lundi à la Knesset ni aux cérémonies officielles du “Jour de Jérusalem”. Ils estiment que le statut de Jérusalem doit être fixé dans le cadre d'un règlement permanent du conflit israélo-palestinien, et il faut entre-temps y préserver le statu quo, conformément au droit international sur les territoires occupés. Réagissant à cela, le ministère israélien des Affaires étrangères a déploré, dans un communiqué, le boycottage de la séance solennelle de la Knesset par les Etats-Unis et l'UE. Plus virulente, le chef de la diplomatie israélienne, Tzipi Livni, a haussé le ton en affirmant qu'“il est impossible de rompre le lien unissant Israël et le peuple juif tout entier à Jérusalem, car cela ne dépend pas de la communauté internationale”. Ceci étant, du côté palestinien, il ne fait aucun doute que Jérusalem-est, où se trouve l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam, sera la capitale de leur futur Etat. Par ailleurs, la grande “bataille démographique”, qui oppose Israéliens et Palestiniens dans cette ville sainte, semble tourner à l'avantage de ces derniers. Les chiffres indiquent que depuis 1967, la population arabe a augmenté au total de 257%, passant de 68 000 à 245 000 âmes, tandis que les habitants juifs ont connu une croissance de 140%, passant de 200 000 à 475 000. À en croire les projections démographiques, les Juifs ne représenteront plus que 60% de la population d'ici 2020, contre 66% actuellement, alors que la proportion des Palestiniens devrait passer de 34 à 40%. Sur un autre chapitre, des statistiques montrent qu'avec 720 s000 âmes, “Jérusalem est la plus pauvre ville d'Israël”, et 17 200 de ses habitants ont choisi de la quitter l'an dernier. Pour inverser ce flux négatif, le gouvernement a décidé d'injecter 1,4 milliard de dollars dans un plan de développement de Jérusalem. Enfin, dans le cadre de sa politique d'occupation et du fait accompli, l'Etat hébreu a construit dans le secteur est de la ville douze quartiers et y a installé quelque 200 000 Juifs, sans pour autant gagner la “bataille démographique”. K. ABDELKAMEL