Alors qu'aucune avancée n'est constatée dans le processus israélo-palestinien, relancé en novembre, Israël continue d'ériger des obstacles sur la voie de la paix. Israël a relancé, hier, la colonisation à Jérusalem-Est, occupé et annexé, à la veille d'une nouvelle rencontre entre son Premier ministre Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas. ´´Nous allons construire 121 logements à Har Homa, et 763 autres à Pisgat Zeev´´, des quartiers de colonisation érigés à Jérusalem-Est, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Habitat, Eran Sidis. ´´Le ministre de l'Habitat, Zeev Boïm, doit annoncer ce matin (hier), en séance hebdomadaire du gouvernement, la publication d'appels d'offres en ce sens à l'occasion de la Journée de Jérusalem, ce dimanche, qui marque le 41e anniversaire de la réunification de la ville´´, a-t-il ajouté, en référence à l'occupation et à l'annexion de sa partie orientale par Israël en juin 1967. Un des principaux négociateurs palestiniens, Saëb Erakat, a aussitôt sévèrement condamné cette mesure, comme ´´toutes celles qui perpétuent la colonisation´´. ´´Les Etats-Unis doivent y mettre un terme. Il est clair que les efforts de paix vont être affectés par cela´´, a-t-il enchaîné. Avant de s'envoler ce soir pour Washington, M.Olmert doit retrouver ce même jour à sa résidence de Jérusalem M.Abbas, dans le cadre de négociations visant à conclure un accord sur la création d'un Etat palestinien avant la fin du mandat du président américain George W.Bush en janvier 2009. Leur dernière rencontre remonte au 5 mai, et leurs discussions se dérouleront alors que la classe politique israélienne se prépare à d'éventuelles élections anticipées en raison d'une affaire de corruption mettant en cause M.Olmert. Selon divers responsables politiques israéliens, ce scrutin pourrait se tenir en novembre prochain, alors que la législature s'achève normalement en novembre 2010. Les pourparlers de paix israélo-palestiniens portent sur les questions clés du conflit (tracé des frontières, statut de Jérusalem, sort des colons et des réfugiés palestiniens), et ont été relancés en novembre à Annapolis (Etats-Unis) après sept ans de gel. Ils n'ont, pour l'heure, connu aucune réelle percée. Dans le cadre d'un accord permanent négocié avec les Palestiniens, Israël espère, notamment, assurer sa mainmise sur de grands blocs d'implantations en Cisjordanie et les quartiers juifs de Jérusalem, à la faveur d'échanges territoriaux. La «feuille de route», un plan international de paix lancé en 2003, prévoit notamment la fin des violences et le gel de la colonisation juive. Le 21 mai, l'Etat hébreu avait annoncé le lancement d'un appel d'offres pour la construction de 286 logements dans la colonie de Betar Ilit, au sud de Jérusalem. Le maire de Jérusalem, Ouri Loupoliansky, s'est pour sa part félicité de la relance de la construction à Jérusalem-Est, estimant qu'elle répondait ´´aux besoins urgents de logements de la population juive´´. L'Etat hébreu considère l'ensemble de Jérusalem comme sa ´´capitale unifiée et éternelle´´, ce que ne reconnaît pas la communauté internationale, alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat. Plus de 200.000 juifs ont été installés depuis 1967 dans une douzaine de quartiers de colonisation érigés à Jérusalem-Est. Selon des statistiques publiées hier par l'Institut de Jérusalem pour les Etudes d'Israël, la Ville sainte comptait, fin 2007, 489.480 juifs et 256.820 Arabes.