Décidément, la question palestinienne semble surtout marquée par des zones d'ombre ou du moins une grande part de discrétion. Ce qui est le propre de tous, les conflits et de la diplomatie d'une manière générale. Décidément, la question palestinienne semble surtout marquée par des zones d'ombre ou du moins une grande part de discrétion. Ce qui est le propre de tous, les conflits et de la diplomatie d'une manière générale. Ce fut d'abord, depuis lundi, un accord de cessez-le-feu, il est vrai restreint à la seule bande de Ghaza, rampe de lancement des roquettes artisanales palestiniennes El Qassam, mais un accord bel et bien par les Israéliens et les Palestiniens. C'est ensuite, depuis hier, une offre de compromis territorial faite par le Premier ministre israélien Ehud Olmert qui a procédé à un échange de prisonniers. Mais tout cela doit être abordé avec une extrême prudence. Car c'est quoi un compromis, et est-ce que c'est Israël qui doit décider de la liste des Palestiniens à libérer ? C'est ensuite le contexte, marqué par la présence à partir d'aujourd'hui dans la région du Proche-Orient, du président américain George Bush, qui ne refuserait pas un succès diplomatique surtout si sa rencontre avec le Premier ministre irakien Nouri El Maliki demain à Amman pouvait déboucher sur du concret. Ce qui, il est vrai, n'est pas évident. Après avoir menacé de tracer unilatéralement les frontières d'Israël au printemps dernier, Ehud Olmert a déclaré hier qu'Israël se retirerait de nombreux territoires palestiniens en échange de la paix. C'est exactement ce que propose l'offre de paix arabe, sauf que celle-ci était précise et concernait l'ensemble des territoires arabes et palestiniens occupés, en échange d'une normalisation des relations avec Israël. « Nous sommes prêts à nous retirer de nombreux territoires en échange de la paix avec les Palestiniens », a déclaré M. Olmert. « Je vous propose de nous engager dans une nouvelle voie. Nous avons commencé avant-hier », (avec le cessez-le-feu dans la bande de Ghaza : ndlr), a-t-il dit à l'adresse des Palestiniens. « Si un nouveau gouvernement est constitué chez vous et qu'il s'engage à appliquer les principes du Quartette, qui mettra en œuvre la ‘'feuille de route'', qui fera libérer Gilad Shalit (le soldat israélien capturé le 25 juin par des groupes armés : ndlr) ?, je proposerai à Abou Mazen (le président Mahmoud Abbas) une rencontre immédiate, pour engager un dialogue ouvert, sincère et sérieux », a ajouté M. Olmert qui reste délibérément vague dans sa notion de territoires à restituer aux Palestiniens. « Dans ce cadre-là, et conformément à la ‘'feuille de route'', vous pourrez créer un Etat palestinien indépendant et viable, avec une continuité territoriale en Judée Samarie (c'est ainsi que les Israéliens appellent la Cisjordanie ndlr), un Etat qui aura une souveraineté totale, avec des frontières définies », a poursuivi le Premier ministre, sans préciser de quelles frontières il s'agirait, alors que les résolutions internationales à ce sujet n'ont jamais été aussi claires. L'autre volet de l'offre de M. Olmert est celui des prisonniers. Il s'est déclaré prêt à libérer de nombreux prisonniers palestiniens et à débloquer des fonds palestiniens gelés. « En échange de Gilad Shalit, Israël est prêt à libérer de nombreux détenus palestiniens, y compris certains qui ont été condamnés à de lourdes peines », a déclaré M. Olmert. Il a indiqué que ce geste visera à « renforcer la confiance entre nous et à démontrer nos intentions pacifiques » aux Palestiniens. L'arrêt de la violence permettra à Israël de réduire le nombre de barrages routiers en Cisjordanie « de façon substantielle » et de faciliter la circulation des Palestiniens dans les deux sens, d'améliorer les conditions de passage à l'entrée de la bande de Ghaza. « Nous débloquerons également les fonds que nous avons gelés », a souligné le Premier ministre. Il s'est, par ailleurs, félicité des voix qui se font entendre dans les pays arabes pour faire la paix avec Israël et entretenir des relations normales avec l'Etat hébreu, soulignant que cette approche trouvait un écho « dans certaines parties de l'initiative saoudienne » pour un règlement du conflit au Proche-Orient. C'est-à-dire la fameuse résolution du Sommet arabe de Beyrouth qui avait fait sienne la proposition en question. Les Palestiniens n'ont pas rejeté cette offre, mais avec la prudence qui s'impose, car Israël les a habitués aux opérations médiatiques, ou tout simplement à des manœuvres qui feraient d'eux les facteurs de blocage du tout processus de paix. Les Palestiniens sont « entièrement prêts » à négocier un règlement définitif avec Israël. Telle est la réponse apportée par le principal négociateur palestinien. « Les Palestiniens sont entièrement prêts à engager des négociations sur le statut final des territoires occupés, portant notamment sur le sort d'El Qods, des colonies, des réfugiés et des frontières », a déclaré Saeb Erakat. Avant qu'ils ne soient tués par Israël, les accords d'Oslo avaient permis de tout mettre sur la table. Il ne reste que la volonté israélienne bien entendu. La balle est donc dans le camp israélien.