Les commerçants de la vallée du M'zab dénoncent l'administration fiscale locale qui, selon eux, n'entreprend aucune mesure concrète pour encourager les commerçants à créer de la valeur ajoutée et, du coup, une économie locale en mesure d'absorber le taux de chômage qui reste très élevé dans la région. Les commerçants de la vallée du M'zab ont tenu à manifester leur mécontentement vis-à-vis de l'administration locale, par une grève générale largement suivie pendant toute la journée d'hier. Une action de protestation décidée par la commission nationale de redressement de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Dans son communiqué, signé par le comité de redressement de ladite union, dont Liberté a été destinataire d'une copie, les commerçants de la vallée du M'zab ont tiré à boulets rouges sur l'administration fiscale locale qui, selon eux, n'entreprend aucune mesure concrète pour encourager les commerçants à créer de la valeur ajoutée et, du coup, une économie locale en mesure d'absorber le taux de chômage qui reste très élevé dans la région. La prolifération du commerce informel au détriment du commerce légal a été sévèrement dénoncée. Selon le communiqué, n'ayant pas réussi à imposer son autorité devant un marché caractérisé par l'anarchie et l'absence de facturation, l'administration excelle dans l'impôt en direction des commerçants légaux et les redressements fiscaux. Ledit communiqué porte le titre de “plainte contre des agissements et comportements dangereux”. Ils considèrent que l'administration ouvre des marchés de proximité sans le moindre suivi ou contrôle. Sachant que de par sa position géographique, la vallée du M'zab est la plaque tournante des transactions commerciales, les rédacteurs du communiqué du 10 mai passé s'interrogent sur l'existence des forces occultes qui se nourrissent du pourrissement du marché. Considérant que les mêmes causes peuvent donner les mêmes résultats, ils se demandent sur l'existence d'une volonté, activant dans l'ombre, de rééditer le regrettable scénario des évènements de 2004. Selon des indiscrétions, d'autres actions pacifiques seront mises en œuvre après les élections, si leurs revendications ne seraient pas prises en charge par l'administration publique. En effet, le commerce inorganisé est entré en force ces dernières années dans la wilaya de Ghardaïa. C'est l'anarchie totale, nous dit-on. Les chiffres d'affaires non déclarés aux services fiscaux constituent, certainement, un manque à gagner énorme pour le Trésor public. Les rues et les artères du chef-lieu de wilaya sont envahies par ce type de commerces informels. Des vendeurs à la sauvette étalent leurs marchandises à même le sol et écoulent leurs produits le plus normalement du monde, sans être inquiétés. Des produits périssables (fromages, chocolats et autres conserves) sont vendus sans aucune norme d'hygiène, exposant ainsi la santé du consommateur à tous les dangers. L'étiquetage et les conditions de conservation de telles marchandises et produits alimentaires font souvent défaut. Des pratiques commerciales informelles tout le long des trottoirs ont défiguré l'esthétique des rues de la capital du M'zab. Plus grave encore, c'est de voir des fruits et des légumes étalés à même le sol, exposés au soleil en cette période de grandes chaleurs, le tout sous des nuages de poussière. Une situation considérée par les défenseurs du consommateur comme étant une source privilégiée de risques sur la santé publique. Les agents de l'ordre semblent avoir tout fait pour éradiquer ces pratiques qui portent atteinte à la santé du citoyen. En vain. Des opérations d'assainissement ont été lancées à maintes reprises, mais ces marchands illégaux ne lâchent pas prise causant ainsi une anarchie mettant dans la gêne les commerçants immatriculés au registre du commerce. “C'est la loi de la jungle”, nous dit-on. Un état de fait qui appelle à une présence effective l'autorité de l'Etat et à l'application de la législation garantissant le droit du citoyen en sa qualité de contribuable, d'une part, et le droit du commerçant légal à une concurrence loyale, d'autre part. A. BOUHAMAM