Contre toute attente, l'Organisation des Nations unies a modifié son approche pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental en programmant au début du mois prochain une rencontre des “parties impliquées”, sans toutefois préciser les détails de l'opération. La visite que devait effectuer à partir d'hier dans les pays de la région, Peter Van Walsum, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour le Sahara occidental, a été purement et simplement annulée à la dernière minute par l'organisation onusienne. Cette annulation est la conséquence directe, selon une source auprès de l'instance, de la décision d'organiser au début du mois de juin une rencontre entre les parties impliquées dans le dossier du Sahara occidental afin d'avancer vers la résolution de ce problème. Si officiellement rien n'a filtré du côté de l'ONU, le fait que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental ne soit pas arrivé dans la capitale marocaine, qu'il devait rallier hier, confirme le changement de stratégie dans le traitement de l'affaire. En effet, Van Walsum devait entamer, hier, à Rabat sa tournée, avant de se rendre ensuite à Tindouf, Alger et Nouakchott. Il y a lieu toutefois de s'interroger sur cette nouvelle démarche survenue à un moment où un plan avait été arrêté pour mettre en œuvre la résolution 1754, du 30 avril dernier, laquelle appelait le Maroc et le Front Polisario à négocier sans conditions l'avenir du Sahara occidental sous l'égide de l'ONU, en vue de parvenir à l'autodétermination du peuple sahraoui. Au vu de ce branle-bas de combat aux Nations unies, il faut donc s'attendre à de nouveaux développements prochainement sur la question. Ceci étant, à en croire la même source au sein des Nations unies, aucun détail n'a été fourni quant au lieu et à la date exacte du déroulement de cette réunion sous les auspices de l'ONU, parce qu'ils sont encore en discussion. Cependant, d'autres sources indiquent que outre le siège des Nations unies, qui devrait abriter les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, celles-ci pourraient se dérouler à Oslo ou Madrid, du moment que la Norvège et l'Espagne se sont déclarés disposées à les accueillir, pour peu que les deux parties donnent leurs accords respectifs. Quant à la composition des délégations sahraouie et marocaine, le royaume chérifien aurait opté pour le groupe qui avait mené la campagne diplomatique de promotion du plan d'autonomie. Il était constitué de Mohamed Yassine Mansouri, Fouad Ali El Himma et Taeïb Fassi Fihri auxquels s'ajouteraient Mohamed Mae El Aïnine, ambassadeur du Maroc au Soudan, Khalid Zerouali, gouverneur, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, et El Arbi Mrabet, gouverneur chargé de la coordination avec la Minurso. C'est ce qu'affirment du moins les journaux marocains. La délégation du Front Polisario aura à sa tête, le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique, Taleb Omar, le ministre de la Défense, Lamine El Bouhali, l'ambassadeur sahraoui à Alger, Mohamed Yeslem Beissat, ainsi que d'autres jeunes diplomates représentant le Polisario en Europe. K. ABDELKAMEL