À l'heure des bilans, la saison de Marseille est “bien pleine”, selon le mot de l'entraîneur Albert Emon après la victoire à Saint-Etienne (2-1) qui assure à l'OM la deuxième place et la Ligue des champions, l'objectif du club depuis le 5 août. “On fait une saison bien pleine, avec une finale de Coupe de France et une place en Ligue des champions, en finissant deuxième seul”, a dit l'entraîneur qui boucle sa première saison entière sur le banc de l'OM. Avec le retour en C1 quatre ans après, le bilan est bon, en effet. “C'était l'objectif du club”, comme le rappelle Modeste Mbami à la sortie des vestiaires. L'Olympique de Marseille a su accélérer au meilleur moment pour finir 2e malgré ses 12 défaites. “Si l'on peut penser que contre Sochaux, on a fait match nul (2-2, 4 t.a.b. à 5 en finale), ça fait un mois et demi qu'on ne perd plus”, estime Emon. Son équipe vient en effet de prendre 19 points sur 21 et a gagné ses cinq derniers matches de Ligue 1. Si cette saison a eu ses “moments difficiles”, dit l'entraîneur marseillais, qui admet que l'OM “n'a jamais été dans une grande sérénité”, tout est bien qui finit bien. Djibril Cissé, un temps conspué par une partie du Vélodrome, a marqué un pur but d'avant-centre en pleine confiance à Saint-Etienne (effaçant au passage l'horrible souvenir de la fracture qui l'avait privé du Mondial-2006 dans ce même stade). L'affûtage de Cissé doit sans doute à Emon, qui l'avait sorti du onze quand il ne cadrait plus un tir. Mais “Djibril, un grand professionnel, récolte ce qu'il a semé”, estime le technicien. Samir Nasri, encore à la baguette samedi où il a été décisif sur les deux buts, a explosé cette saison. Il a réussi sa finale, jusque dans la séance des tirs au but, où il a passé le sien avec les nerfs d'un grand joueur, lui qui n'a que 19 ans, et a même réussi sa première en Bleu, il est vrai contre l'inoffensive Autriche, en signant une passe décisive pour son copain Karim Benzema. Lorik Cana, encore précieux contre les Verts sur quelques points chauds, a tenu la récupération à bout de bras jusqu'au déblocage, depuis quelques matches, de Modeste Mbami. Taye Taiwo a progressé, Cédric Carrasso, après un hiver difficile, a été solide et efficace... Seule ombre au tableau — avec la finale qui “restera toujours dans le ventre et la tête” d'Emon —, la fin de saison tronquée de Franck Ribéry. L'international a été un des moteurs de la montée en puissance, au début d'avril, multipliant les passes décisives et les buts, mais vient de passer au travers des deux matches les plus importants de la saison. Etrange, le scénario de la finale s'est répété : Ribéry a joué cinq premières minutes à fond — au moins a-t-il participé au premier but contre Sochaux — avant de disparaître. À Saint-Etienne, Emon l'a même remplacé par Mathieu Valbuena, titulaire du banc de touche et finalement auteur du but de la C1.