Le port mixte de Skikda connaît une activité intense où avec les capacités actuelles de stockage de containers, il se retrouve au bord de l'asphyxie. L'attente en rade des navires, faute d'espaces portuaires engendrant des frais supplémentaires, a poussé la direction de l'entreprise portuaire à entreprendre des mesures en vue de désengorger le port des containers en souffrance et pouvoir gagner en espace, afin d'améliorer les conditions d'accueil et de pouvoir préserver sa position de port leader à l'est algérien, comme a tenu à le souligner un cadre de cette entreprise prospère. Une plate-forme logistique a donc été créée au niveau de deux sites. Un premier de 7 ha a été implanté au niveau de la petite zone industrielle pour faire face à l'urgence. Ce port sec d'une capacité de stockage de 1 800 EVP à 3 niveaux, avec une capacité de transit annuel estimé à 27 000 EVP, est entré en activité depuis deux semaines. Il dispose, en outre, d'une zone réservée aux containers frigorifiques. Selon M. Abdelwaheb Farhi, directeur de la direction études, marketing et communication, “le port sec de 7 ha aménagé dans l'urgence par l'entreprise portuaire de Skikda a pour objectif de faire face à l'accroissement sans cesse du trafic des containers, d'atténuer le phénomène de l'engorgement et d'améliorer les conditions d'accueil et de traitement de tous les types de trafics, y compris les marchandises diverses (bois, équipements, tubes…) qui pourront désormais disposer de plus d'espace dans le port”. Et d'ajouter : “Les autres améliorations, non moins importantes, induites par la mise en service de cette infrastructure sont celles qui se rapportent au rendement de manutention et à la sécurité de la marchandise transitant par le port de Skikda d'une manière générale.” Cette infrastructure est une première étape d'un processus lancé par l'entreprise portuaire de Skikda sous l'égide du Sogeports, qui doit conduire à la création d'une autre plate-forme logistique de 18 ha destinée à répondre à l'évolution du trafic containers à l'horizon 2011. Ce deuxième port sec, qui sera implanté au niveau de la zone d'activité de Hammadi-Krouma, a une capacité de stockage de 4 821 EVP à 3 niveaux et d'un transit annuel de 72 457 EVP. D'autres bases logistiques secondaires au niveau de l'hinterland du port de Skikda sont prévues afin de constituer un véritable corridor logistique vers les wilayas de l'est et du sud-est algériens. À signaler également l'ouverture d'un dépôt sous douane de 2,5 ha à Hammadi-Krouma où sont évacués les containers en souffrance. Il va sans dire que la mise en service du port sec a permis la création d'emplois en cette période de disette. Cependant la question récurrente qui se pose est relative à la non-sollicitude du port de Collo qui dispose d'un quai commercial, alors que celui de Skikda accuse un grand déficit en matière d'espaces portuaires générant des frais considérables par l'immobilisation des navires en attente de déchargement. Le port de Collo, qui a englouti des dizaines de milliards de centimes, reste inexploité. Les Colliotes qui placent beaucoup d'espoir sur l'exploitation du port pour dynamiser la vie économique locale scrutent inlassablement l'horizon de la Méditerranée en attente du premier bateau de marchandises comme ce fut le cas il y a une trentaine. A. Boukarine