Quelques mois après avoir confié la gestion des ports d'Alger et de Djendjen à l'émirati Dubaï Port World (DP World) en partenariat avec l'Entreprise du port d'Alger, le ministère des Transports songe à déléguer la gestion du port en eaux profondes d'Oran à un opérateur privé. Des informations émanant de médias étrangers, particulièrement de l'hebdomadaire "Maghreb Confidentiel" à travers son site Africa Intelligence, évoquent ouvertement une prochaine privatisation de l'établissement portuaire d'Oran. Selon la même source, le ministère des Transports serait donc à la recherche d'un opérateur fiable et expérimenté pour lui confier la gestion de cet établissement portuaire. Les premières performances, réalisées par l'émirati Dubaï Port World (DP World) dans la gestion du port d'Alger, qui est désormais opérationnel 7 jours sur 7 et 24/24, auraient, semble t-il convaincu les plus récalcitrants. Pour l'instant, aucune offre sérieuse n'aurait été soumise au gouvernement. Quelques entreprises avaient déjà manifesté, en 2008, leur intérêt pour le projet, notamment CMA CGM, ainsi que d'autres entreprises portugaise, espagnole et chinoise, mais aucune décision finale n'a encore été prise en ce qui concerne un éventuel partenaire, avait affirmé, récemment, le directeur de l'EPO. Actuellement, le port d'Oran est en cours d'extension pour faire face à l'augmentation attendue de la demande due à la croissance du volume des échanges et des exportations hors hydrocarbures. En août dernier, un programme de modernisation du port d'Oran, a permis l'acquisition de biens d'équipements pour conteneurs. Ces équipements de levage automatique permettront de traiter 25 à 30 containers/heure, un volume considérable par rapport à celui traité actuellement et estimé à 15 containers/heure, Ces acquisitions permettront également, d'une part, de réduire la durée d'attente des navires dans la rade du port d'Oran et, d'autre part, de désengorger les quais de l'enceinte portuaire, a souligné le directeur général de l'EPO, avant d'ajouter que cette infrastructure portuaire accueille plusieurs bateaux dont la cargaison peut atteindre 1000 containers. Les services techniques de l'EPO ont entamé des travaux d'aménagement des assiettes devant abriter ces équipements. L'étude et le suivi de ces opérations ont été confiés à un bureau spécialisé, a expliqué ce responsable. Par ailleurs, une étude d'extension du terminal à containers du port d'Oran, devant porter sa capacité de traitement à 600.000 containers/an à l'horizon 2012 et 1 million à l'horizon 2015, a été confiée à un bureau étranger, ont indiqué les responsables de l'EPO. "Ces aménagements permettront au port d'Oran d'accueillir des navires de 3e et 4e génération qui peuvent transporter de 5 à 10.000 containers", signale-on. "Il était temps de prendre les choses en main et tenter d'améliorer la gestions des ports au niveau national. Triste réputation pour ces derniers. Dans son dernier rapport, Oxford Business Groupe avait noté que "les ports algériens sont tristement célèbres pour leur faible productivité et leurs longues files d'attente. Bien que 95% du commerce international de l'Algérie se fait par l'intermédiaire de ses voies maritimes, les principaux ports de commerce du pays ne peuvent faire face à l'évolution du commerce, en particulier le port d'Alger". La moyenne du temps d'attente pour un conteneur dans le port d'Alger est de sept jours. L'attente des bateaux en rade, qui engendre des frais supplémentaires, fait du port d'Alger l'un des plus coûteux dans le bassin méditerranéen. Dalila B.