Le ministre français de l'Immigration a annoncé qu'environ 25 000 sans-papiers seraient expulsés cette année. Il a souhaité, non sans cynisme, que cela soit fait avec le respect qui est dû aux personnes, en présence d'associations humanitaires comme la Croix-Rouge et d'autres, qui ne seront pas là pour servir de caution. La politique de l'immigration sera dictée par la fermeté, a indiqué hier le responsable de ce nouveau ministère français de l'Immigration et de l'Identité nationale, Brice Hortefeux, qui a exclu toute vague de régularisation massive. Le proche du président Sarkozy s'est, par ailleurs, déclaré ravi que le baby boom a repris en France. Ce qui, à ses yeux, justifie les mesures draconiennes préconisées par le programme du nouvel occupant de l'Elysée. La France n'aura plus besoin de main-d'œuvre étrangère, sous-entendu en provenance de pays hors de l'UE. En attendant ce miracle démographique, la France doit tout de même faire avec ses immigrés pour maintenir ses activités économiques. Hortefeux a assuré le patronnât consommateur de main-d'œuvre à moindre coût. Il rencontrera très vite les responsables des secteurs employant des étrangers, régularisés ou pas, comme le bâtiment, les services à la personne, l'hôtellerie et restauration où il y a des postes pas pourvus, selon leurs syndicats respectifs. Mais, il n'y aura ni régularisation massive comme en Espagne récemment ni regroupements familiaux. Ne seront admis dans le sol français que les sujets qui auront apporté la preuve qu'ils sont prêts à s'intégrer dans le moule français, de la langue française à ses coutumes en passant, cela va de soi, au strict respect des valeurs républicaines. “Il faut mettre de côté les régularisations massives, cela ne marche pas et c'est pénalisant, y compris pour les immigrés (!)”, a martelé Brice Hortefeux, précisant qu'il ne demeurera pas sourd et insensible à des situations particulières, notamment la situation des femmes battues. C'est le zest humanitaire de l'immigration à la mode de Sarkozy. D. B.