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L'Immigration dans les états membres
Union Européenne Bienvenue en France !
Publié dans El Watan le 14 - 02 - 2005

La journaliste d'investigation Anne de Loisy a fait une plongée en apnée dans la zone d'attente de Roissy, la Zapi 3, la première frontière de la France. C'est un lieu interdit aux médias où atterrissent près de 20 000 étrangers par an, en attendant d'être autorisés à entrer en France où d'en être expulsés. Rares sont ceux qui auront le fameux sésame. Contrairement au ton ironique du titre, le livre est le fruit d'une enquête sérieuse de six mois en « sous-marin ». Anne de Loisy s'est introduite dans ce lieu fermé en travaillant comme médiatrice de la Croix-Rouge. Son livre est bouleversant, les témoignages émouvants, scandaleux. Humiliations, passages à tabac, injures racistes. Anne de Loisy ne s'est pas satisfaite de la version de la police mais a voulu donner la parole aux sans-voix. Bienvenue en France aurait très bien pu avoir comme sous-titre : La sortie, c'est là.
Pourquoi avez-vous enquêté en « sous-marin » dans la zone d'attente de Roissy ?
J'ai déjà voulu faire un documentaire sur les conditions de vie des réfugiés à Sangatte, dans le Pas-de-Calais. Je n'ai jamais réussi à trouver une chaîne de télévision qui voulait de mon film, car on ne dit pas de mal de la Croix-Rouge en France. Cela ne se fait pas. En plus, le terrain où était le camp est un lieu privé, il appartenait à Eurotunnel et donc il est difficile d'avoir une autorisation de filmer. Ce n'était pas possible de filmer en caméra cachée dans un hangar sans éclairage et sous-titrer tous les réfugiés qui ne parlaient pas français. Matériellement, il était très difficile de tourner ce documentaire. Donc, j'ai opté pour la « zone d'attente de Roissy. » J'ai postulé tout de suite comme médiatrice, car les journalistes ne peuvent pas y accéder. Et quand le journaliste obtient l'autorisation, il est encadré par deux policiers avec interdiction formelle de parler aux étrangers. On ne peut avoir que la version de la police et jamais celle des étrangers.
Il a fallu la mort de deux clandestins pour que ces centres soient ouverts à la Croix-Rouge. Comment avez-vous vécu ces moments ?
C'est effrayant, mais le plus effrayant est que le gouvernement couvre ces phénomènes au lieu de reconnaître qu'il y a des policiers qui font mal leur travail. Cela veut dire qu'on autorise implicitement ces comportements et on ne fait rien pour que cela change. L'ancien ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, après la mort des deux clandestins, avait dit que « la présence des associations mettra la police aux frontières à l'abri de toute polémique sur d'éventuelles violences. » Au lieu de former les policiers, leur apprendre des langues, leur donner les moyens de faire leur travail correctement, ils sont transformés en machines à expulser. Le gouvernement cautionne tout cela. Et la Croix-Rouge aussi.
Vous n'épargnez pas la Croix-Rouge. Vous dites que le profil idéal du médiateur, pour les responsables, est d'être poli et souriant, mais surtout de ne rien faire ! Ne sommes-nous pas loin de l'image de l'humanitaire qui porte secours aux plus fragiles ?
Oui, c'est affolant, d'autant plus que la Croix-Rouge jouit d'une très belle image en France. Le directeur de la Croix-Rouge a embauché un certain nombre de personnes qui ne sont pas adaptées à ce travail. Et il a fait en sorte que ces médiateurs ne soient pas formés malgré les demandes de ces derniers. Les personnes non admises sur le territoire français, les Inads, ont besoin de l'aide de personnes compétentes.
Qui sont réellement les Inads ?
Selon la loi, il y a trois catégories : les demandeurs d'asile, les personnes qui n'ont pas de papiers ou à qui il manque des papiers et les personnes en transit interrompu. Sans ce visa, il est impossible de transiter par la France, et il n'est guère facile de l'obtenir. Mais il y a aussi des personnes en règle maintenues par erreur. Jusqu'en 1992, aucune loi spécifique ne régissait la situation des Inads. Ils dormaient dans des salles de l'aéroport qui n'étaient pas prévues pour cet effet. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Daniel Vaillant, a mis fin à cette situation. L'actuel ministre, Dominique de Villepin, annonce que son objectif est d'expulser 20 000 personnes pour 2005. On est en février, on ne sait pas combien de personnes vont arriver. Cela me semble aberrant de décider de façon arbitraire de renvoyer 20 000 personnes.
Y a-t-il eu des changements en zone d'attente depuis la sortie de votre livre ?
D'anciens collègues m'ont dit que les policiers sont désormais plus cordiaux, qu'ils disent bonjour aux Inads... La Croix-Rouge a choisi, pour l'instant, de ne pas faire de commentaire. Si les étrangers cessent d'être maltraités en zone d'attente et si leurs droits sont respectés, j'aurai atteint mon but.


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