“Le régime marocain est actuellement en position de faiblesse. Il n'est pas en état de prendre des initiatives, car son projet d'autonomie est mort-né.” Ces propos ont été tenus par l'opposant marocain Abdelaziz Menebhi, venu assister à la commémoration du 20 mai. Lors d'une rencontre avec les journalistes algériens, qui s'est tenue avant-hier, le militant de l'organisation clandestine Ila Al Amam a également estimé que le report de la visite de M. Van Walsum, l'envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental, dans la région, vise à ne pas mettre la monarchie alaouite “dans une plus mauvaise posture”. D'autant, ajoutera-t-il, que les autorités de Rabat sont “aux prises actuellement avec les étudiants sahraouis qui revendiquent le droit à l'autodétermination et à l'indépendance du Sahara occidental”. Accompagné d'un autre militant d'Ila Al Amam, l'ex-président de l'organisation marxiste-léniniste a, en outre, révélé que le plan marocain avait pour intention de “gagner encore du temps”, rappelant néanmoins que “ce plan, même s'il ne tient pas la route, a été fait sous les pressions internationales, avec la complicité de forces qui ne veulent pas de liberté ni au Maroc ni au Sahara occidental”. “L'ONU a toujours considéré la question sahraouie comme un problème de décolonisation”, a attesté M. Menebhi, en constatant plus loin : “Le Sahara occidental est toujours occupé et une partie de ce territoire est pleine de mines.” Il a estimé que l'appel des Nations unies à des négociations directes “est une victoire”, non sans douter des intentions du régime marocain “sous-développé, qui ne respecte ni les valeurs d'indépendance, ni les droits humains, ni les droits élémentaires du peuple marocain”. Il n'empêche, dira-t-il, que “s'il y a négociations, elles ne peuvent se faire que sur la base d'un référendum”. H. A.