La violence dans nos stades est en train de prendre des proportions alarmantes. Pis, ces actes de hooliganisme commencent à faire des victimes parmi les supporters. En effet, vendredi dernier, à l'occasion du match RCR-MCA, comptant pour la 25e journée du championnat DII, groupe centre-ouest, des scènes d'une rare violence ont été enregistrées au stade de Relizane. Ce qui a contraint l'arbitre à mettre un terme à la rencontre à la 43', juste après le but mouloudéen, signé Aït-Athmane sur penalty. Ces violences ont causé, du coup, la mort d'un jeune supporter (28 ans) de la formation locale, en l'occurrence Bettahar Abdelkader, décédé à l'hôpital de Relizane, et des blessures à une vingtaine des fans des deux clubs. A noter qu'à propos de ce décès justement, une source crédible nous a appris hier que le défunt a été touché par un pistolet de détresse habituellement utilisé par les navigateurs. L'auteur de cet acte est activement recherché. Cette flambée brusque de la violence intervient juste après la mesure de clémence prise par la FAF en vue de lever la suspension sur les stades de Tizi ouzou, d'oran, de Hadjout et de Biskra, ainsi que celui de Bordj Bou-arréridj. C'est dire que la problématique de la violence dans nos stades, qui vient s'ajouter à la dégradation du niveau du football algérien, est loin d'être résolue. Les instances chargées de la gestion de la balle ronde nationale sont plus que jamais interpellées à ouvrir le débat sur cette question qui, faut-il le souligner, risque de générer d'autres pertes en vies humaines. Car, prendre des mesures draconiennes contre les stades, théâtres d'actes de hooliganisme, ne peut en aucun cas constituer le remède providentiel. Le président de la LNF, M. Mecherara, semble bien conscient de la gravité de la situation. Contacté hier par nos soins, le boss de la Ligue nationale n'a pu cacher son amertume et sa désolation devant les graves incidents ayant émaillé la rencontre RCR-MCA. “Franchement, je suis très peiné par ce qui s'est passé ce vendredi au stade de Relizane. Il est inadmissible que nos stades soient tachés de sang, alors qu'ils sont censés être un lieu de distraction pour les supporters”, stigmatise-t-il. M. Mecherara lance un appel de détresse à “l'état pour intervenir” afin d'endiguer ce phénomène qui ne cesse de se propager telle une gangrène. Notre interlocuteur n'a pas manqué à soulever la question du contrôle des supporters à l'entrée des stades. Un rôle qui incombe au service d'ordre pour empêcher l'accès aux enceintes aux personnes en détention d'objet dangereux pour la sécurité des supporters. A ce titre, il dira : “Lors de la dernière réunion extraordinaire du bureau fédéral de la FAF, tenue le 7 novembre dernier, nous avons pris des mesures à titre préventif, à savoir contrôler et fouiller rigoureusement les supporters à l'entrée des stades. Cette tâche doit être assurée par les organisateurs. En d'autres termes, les autorités locales doivent s'impliquer en collaboration avec toutes les parties concernées pour assurer la sécurité des citoyens à l'intérieur et à l'extérieur de l'enceinte du jeu.” La LNF attend, souligne M. Mecherara, les rapports de l'arbitre et des services de sécurité pour prendre les décisions qui s'imposent dans cette affaire. Le verdict final sera connu demain à l'occasion de la réunion de la commission de discipline de la ligue. La FAF promet de nouvelles mesures De son côté, la Fédération algérienne de football (FAF) a condamné, dans un communiqué transmis à notre rédaction, avec force “les incidents survenus lors de cette rencontre” et réaffirme sa “détermination à lutter, avec toute la rigueur qu'exigent de pareilles circonstances, contre ce véritable fléau qui sévit dans nos stades”. La FAF s'engage, en outre, à travers son communiqué, à “entreprendre les démarches nécessaires avec les autorités concernées pour que de nouvelles mesures soient prises”. K. Y. INCIDENTS DE SOUANI (TLEMCEN) 11 personnes condamnées Reporté une première fois, le verdict du procès dans les évènements qu'a connus le village frontalier de Souani dans la wilaya de Tlemcen a finalement été prononcé à l'encontre de 11 personnes soupçonnées d'être les principaux fauteurs de troubles. Ces derniers ont écopé de peines allant de deux à six mois de prison ferme. Dix autres personnes impliquées dans cette même affaire se sont vu infliger des peines avec sursis et d'autres ont carrément été relaxées. Pour rappel, le village de Souani a connu des troubles il y a une quinzaine de jours, et ce, à l'issue du match de football qui opposa le CRB Souani à son rival, le JS Aïn Fezza pour l'accession. Match qui fut interrompu à 3 minutes de la fin. A signaler que cette affaire a défrayé la chronique à travers toute la wilaya de Tlemcen surtout que le président de l'APC de Aïn Fezza et l'un de ses adjoints sont morts dans un accident de la route après s'être rendus à Souani pour s'enquérir de l'état de santé des joueurs et dirigeants du club de Aïn Fezza, blessés. Par ailleurs, nous venons d'apprendre que maître Benhammou, avocat des condamnés, compte faire appel dans cette affaire. Ammani Mohammed