La Société algérienne de neurologie et de neurophysiologie clinique organise, depuis hier après-midi, les 7es journées nationales de neurologie à l'hôtel Sheraton d'Oran, avec pour principaux thèmes “les maladies orphelines en neurologie” comme la sclérose en plaques, la myasthénie, etc. Cette rencontre scientifique, à laquelle participent de nombreux spécialistes algériens ainsi que d'autres venus de Tunisie et de France, permettra à la communauté scientifique des neurologues de débattre d'autres maladies neurologiques répandues en Algérie, de s'informer sur les nouveautés thérapeutiques, et surtout d'évoquer la nécessité de consensus thérapeutique à l'échelle même du Maghreb. Bien que ces maladies neurologiques dites orphelines soient rares, elles ne demeurent pas moins importantes puisque l'on estime qu'en Algérie, elles concernent 15 000 personnes et peut-être plus. Ainsi, la Société algérienne de neurologie et de neurophysiologie clinique (SANNC) livre quelques chiffres qui sont déjà éloquents quand on sait que pour ces maladies, il n'existe pas de thérapies curatives. Il existerait dans notre pays près de 300 000 épileptiques, près de 100 000 malades d'Alzheimer, 60 000 nouveaux cas d'accidents cardiovasculaires cérébraux, 50 000 parkinsoniens, 6 000 scléroses en plaques, près de 40 000 myopathies, etc. L'on comprend aisément pourquoi la SANNC estime qu'il est important de développer en Algérie la neurologie plus particulièrement à l'ouest du pays où il n'existe plus de professeur de rang magistral pour enseigner cette spécialité, a encore expliqué le doyen de la faculté de médecine, le professeur Mokhtari. Le président de la SANNC, le professeur Arezki, a abondé dans le même sens en estimant même qu'“il faut lutter contre les disparités par des mesures incitatives ou réglementaires en nommant des professeurs ailleurs qu'uniquement dans le Centre. Cela a créé des désordres”, ajoutera encore le professeur Arezki avant de poursuivre : “Au niveau du ministère, il existe plusieurs comités nationaux de santé, mais il n'en existe aucun pour les maladies neurologiques. En Tunisie, ils ont créé en 1974 un institut neurologique, il faut créer ce comité national dans notre pays. Nous pourrions ainsi suggérer des recommandations au ministère”. Par rapport à la prise en charge des malades atteints de ces maladies orphelines, beaucoup reste encore à faire dans le domaine du diagnostic, de l'accès aux soins et surtout de la disponibilité des médicaments qui ont un coût très élevé. Sur cette question, le président de la SANNC dira que tout récemment, le ministère de la Santé a pris des mesures pour permettre aux malades atteints de la sclérose en plaques d'avoir accès à la thérapie, mais qui ne permet que de retarder l'évolution de la maladie. Le ministère aurait débloqué, nous dit-on, deux milliards de DA pour la prise en charge de ces médicaments. Dans les faits, les malades se procurent eux-mêmes les médicaments de France généralement grâce à des parents. qui achètent la boîte à 100 euros. Sur la question du consensus thérapeutique, le professeur Arezki nous signale qu'un consensus maghrébin a été mis en place car 10% seulement des cas de sclérose en plaques nécessitent ce traitement. À noter que durant ces deux journées, plusieurs communications ayant trait à d'autres maladies neurologiques seront présentées ainsi qu'un compte rendu sur les conclusions des journées scientifiques de l'americain academy of neurologie qui s'est tenue aux EU au début du mois de mai et qui a regroupé les plus grands spécialistes du monde. F. Boumediene