La mise en place d'un "comité national de neurologie est une nécessité" pour jouer le rôle de "cadre de réflexion, de proposition et de consultation autour d'une politique propre aux maladies liées à ce domaine". C'est ce qu'à souligné mercredi après-midi à Oran le Pr.Mohamed Arezki, président de la Société algérienne de neurologie et de neurophysiologie clinique (SANNC). En marge des travaux des 7e journées dédiées aux maladies orphelines en neurologie, qui se sont tenues mercredi et jeudi à Oran, le Pr Arezki a également soulevé, lors d'une rencontre avec la presse, les proportions alarmantes qu'ont prises ces maladies neurologiques, comme la sclérose en plaque, les myopathies, les maladies d'Alzheimer et de Parkinson, l'urgence de leur prise en charge et la cherté des traitements thérapeutiques. Le président de la SANNC a, en outre, mis en exergue les disparités existant entre les différentes régions du pays en terme de nombre de lits. "Il est inconcevable qu'une région comme l'Ouest du pays, regroupant plus d'un million et demi d'habitants, ne dispose au total que de 49 lits répartis entre Oran, Tlemcen et Sidi Bel Abbes", dira le Pr.Arezki. Le doyen de la faculté de médecine d'Oran, le Pr.Mokhtari a, quant à lui, abordé le problème de la formation. La neurologie n'est plus enseignée à Oran "faute de l'existence d'un professeur de rang magistral", dira-t-il, précisant que "l'encadrement devant prendre en charge les patients atteints de ce genre de maladies ne peut être assuré par les organismes formateurs". L'évolution des maladies orphelines où rares connaît des "pics" ces dernières années à travers le monde. L'OMS a recensé 5 000 maladies rares en 1995. Ce nombre est montée à 8 000 maladies en 2006. En Algérie, selon les statistiques présentées par la SANNC, 17 maladies rares prévalentes sont recensées dans les établissements de santé. La même source avance le nombre de 300 000 épileptiques, 100 000 malades d'Alzheimer, 50 000 parkinsoniens, 6 000 atteints de sclérose en plaque, 40 000 myopathes et autres. "Ces chiffres sont approximatifs et ne reflètent pas les réalités du terrain", indique-t-on au niveau de cette société savante, tout en mettant en exergue les efforts consentis par l'Etat qui a débloqué quelque 2 milliards de dinars pour la prise en charge des médicaments de ces pathologies rares. A rappeler que plus de trente communications relatives aux maladies orphelines en neurologie, notamment la sclérose en plaque et la myasthénie, une affection neuromusculaire, seront données par des spécialistes nationaux et étrangers, tunisien et français notamment. Cette 7e rencontre scientifique sera également une opportunité pour les neurologues maghrébins pour dégager un consensus sur les démarches thérapeutiques à respecter dans la prise en charge des maladies.