RESUME : Aziza-Zizou reste vigilante. Elle s'efforce de cacher sa féminité même si elle est criante aux yeux de tous. Abderrahman veut rendre sa chambre plus agréable. Aziza devait rester à l'hôtel mais le réceptionniste veut une pièce d'identité. Abderrahman l'emmène chez lui, même si cela n'enchante pas sa femme… -Mais il n'en fait qu'à sa tête, s'écrie Houria. Je lui avais dit non ! Kamélia lève la tête de ses bouquins et voit sa mère regarder dehors. - Tu parles toute seule, maintenant, remarque-t-elle. Quelque chose ne va pas ? - Hé comment ? rétorque Houria. Ton père s'est attaché à ce garçon et au lieu de l'emmener à l'hôtel, il le ramène à la maison ! - En quoi il peut te gêner ? Puisqu'il travaille de six heures du matin à vingt-deux heures, lui rappelle la jeune fille. Et puis, il ne va pas changer ses habitudes parce que papa l'a invité ici ! Au fait, pourquoi l'amène-t-il ici ? - Il va refaire sa chambre et ajouter des commodités, répond Houria, alors qu'elles les entendent entrer. Parce que sa vie est ici, maintenant ! D'après ce que ton père sait, Zizou n'a plus de famille ! - Le pauvre ! Houria la gronde. - Finis les bavardages ! Révise tes cours ! - Oui, maman… Kamélia n'a pas le temps d'ajouter autre chose que son père appelle sa mère. - J'arrive ! Le temps de reprendre sa respiration et d'afficher un sourire, Houria va au salon. Abderrahman et Zizou sont là. Zizou semble gêné. Elle le salut et lui souhaite la bienvenue. - Prépare la chambre d'ami, lui dit-il. L'hôtel était plein. Il restera là le temps des travaux. - Bien sûr, réplique-t-elle en tendant la main vers son sac pour le déposer dans la chambre d'ami. - C'est bon, dit Zizou en s'accrochant au sac. Si vous le permettez, je voudrais me reposer un peu. - Fais comme chez toi, répond Abderrahman. On se verra au dîner. Houria le mène à l'étage. Elle a perdu son sourire. Aziza-Zizou remarque que sa présence ne la réjouit pas. Elle la comprend. - Je me ferais tout petit, promet la jeune fille. Et je ne m'imposerais pas à votre table ! Soyez rassurée. - Je ne veux pas que tu aies des contacts avec Kamélia, lui dit-elle, soulagée qu'il ait abordé le sujet. C'est notre fille, notre unique enfant. Mais tu ne peux pas comprendre ! - Si… Mettez-vous en tête, une fois pour toutes que je suis votre ange gardien ! Je garde un œil sur elle, sur vous, répond Aziza-Zizou. Par reconnaissance envers votre mari. Abderrahman est bien le seul à lui accorder sa confiance. Alors qu'elle n'a aucune envie de dîner, il la force à dîner avec eux. Et après le dîner, il insiste pour discuter avec elle. Aziza-Zizou le voit fermer la porte du salon. Elle devine qu'ils vont avoir une discussion des plus sérieuses. - Il est urgent que tu aies des papiers. Si tu veux, je t'accompagne dans ta région, propose Abderrahman. Tu as quel âge, maintenant ? - Dix-huit ans, répond-elle. Pourquoi des papiers ? - Pour que tu puisses passer ton permis de conduire, ouvrir un compte, cite le patron. Je ne serais pas toujours-là pour cacher ton argent ! À toi de le gérer. Quand veux-tu qu'on aille dans ta région natale ? Mais au fait, tu ne m'as jamais dit d'où tu venais ! - Je sais… Ce n'est pas une région fréquentable, réplique-t-elle. Même le jour… A. K. (À suivre)