RESUME : Aziz aurait pu faire son bonheur si elle était bien née. Sorreya se tourne pour qu'on ne la voie pas rougir. Sorreya ! Il y a un appel pour toi... lui crie Latéfa. Dois-je lui dire d'attendre ? - Oui, j'arrive... La jeune fille se rince le visage et se refait vite une beauté en se maquillant légèrement. Elle ne veut pas qu'on voie qu'elle a pleuré. Elle est si déçue. Elle ne pensait pas que sa patronne Madame Djira l'aurait déjà classée, en s'étonnant qu'elle n'ait rien dit à son ami sur son origine. Qui pourrait avoir la force morale de se dénoncer et voir les beaux jours à venir tourner au cauchemar ? Ainsi, plus que jamais, elle se retrouverait seule, comme le jour où elle avait été abandonnée. Avec un peu de chance, sa relation avec Aziz durera quelques semaines ou quelques mois si elle la tient secrète. Mais si par malheur, sa patronne venait à découvrir qui est son ami, elle pourrait dire adieu à cet amour qu'elle sait depuis le début impossible. Mais elle voudrait le vivre, le partager même si elle sait que le temps lui est compté. Quand elle sort des toilettes, elle affiche une mine sereine et sourit même à Latéfa. Lorsqu'elle prend le combiné, Sorreya se tourne pour qu'on ne la voie pas rougir. Elle est si heureuse d'entendre Aziz qu'elle a mal à l'idée qu'un jour, elle devra mettre fin à leur histoire. Des larmes lui montent aux yeux en constatant qu'elle est amoureuse de lui. Jamais elle n'avait prévu dans son plan de tomber amoureuse. Elle avait décidé de le faire souffrir et voilà qu'elle est devenue son propre bourreau. Elle est la cause de sa propre perte. Jamais elle n'aurait cru pouvoir avoir des sentiments aussi forts et aussi profonds pour un homme. - Sorreya, que faisais-tu ? - J'étais occupée, répond-elle d'une petite voix. Comment vas-tu ? - Bien. Est-ce qu'on se voit tout à l'heure ? - Non, pas aujourd'hui. Je ne me sens pas bien. Je voudrais me reposer, dit-elle. On se verra une autre fois. Tu ne m'en veux pas ? - Je t'aime Sorreya. Je ne peux plus me retenir. Je ne pense qu'à toi. J'ai besoin de toi. Il faut que je te voie. - Pas aujourd'hui, une autre fois. - Qu'est-ce qui ne va pas Sorreya ? s'inquiète Aziz. Tu me parais bizarre. Que me caches-tu ? - Rien, je te dis, soupire-t-elle. Tu m'excuses mais la patronne vient d'arriver, s'excuse-t-elle. - Peux-tu me la passer ? Je lui demanderai de te libérer un peu plus tôt aujourd'hui -Non, ne fais surtout pas ça ! Je ne veux pas qu'elle sache qu'on se fréquente ! lui dit-elle. Je t'en prie. - Calme-toi Sorreya ! Ce n'est pas un diable que je sache ! s'écrie Aziz. Pourquoi le lui cacher ? - Comme ça ! Si tu m'aimes, je tiens à ce qu'elle n'en sache rien pendant un temps. Plus tard. Mais pas maintenant. Je t'en prie ! - D'accord ! D'accord ! On se voit tout à l'heure ? insiste Aziz. - Pas aujourd'hui ! Appelle-moi demain - D'accord ! Sorreya, si tu as besoin d'aller chez un médecin, je peux t'y emmener, lui propose son ami mais elle refuse. L'après-midi lui paraît interminable. Lorsqu'elle peut enfin fermer la boutique, elle est morte d'épuisement et elle n'aspire qu'à une chose : s'enfermer dans sa chambre pour pleurer sur sa malchance. Une malchance qui la poursuit depuis sa naissance. Seulement, plus que jamais aujourd'hui, elle sait qu'elle devra terminer sa vie seule. Alors que Aziz l'aime, peut-être tout autant qu'elle. Sorreya reste dans sa chambre, ne prenant même pas la peine d'aller voir Josette lorsqu'elle rentre. À sa mine défaite et à ces yeux rougis, elle allait vite comprendre que quelque chose n'allait pas. Sorreya pousse un soupir exaspéré lorsqu'on frappe à sa porte. C'est Josette mais elle n'est pas seule ! Fin A. K. [email protected] Adila Katia est en congé jusqu'à la fin du mois d'août. Vous la retrouverez le premier samedi de septembre.